ATELIERS DESSIN MARDI /JEUDI

PASTELS GRANDS FORMATS















POP PUP AVEC DELPHINE 






















































Atelier dessin avec Delphine 
Collage découpage peinture 























































































 



 


 
























                           























              Ouvertures plastiques avec Delphine et marjolaine 

























DESSIN D APRES MODÈLE  VIVANT 
THEME ANIMALIER 


















   DESSIN NATURE MORTE VANITE AVEC LAURENT 















ATELIER DESSIN JEUDI AVEC DELPHINE 















    ATELIER DESSIN JEUDI SOIR 

AUTOPORTRAITS NOIR ET BLANC










                               DESSINS CROQUIS AU CHATEAU AVEC DELPHINE 




















                       PEINTURE SUR CARTON  INSPIREE D UNE OEUVRE
                                                 AVEC DELPHINE 












          ATELIER DESSIN ETUDES DE CHEVAUX AVEC LAURENT 














                                       Nature morte avec Jean Yves 


















Autoportrait avec Jean Yves 


 



















Nature morte avec Laurent

     





Autoportrait noir et blanc avec Laurent 























                                     ATELIER DESSIN JEUDI AVEC DELPHINE

                                                NATURE MORTE 









    





                                                    INSPIRATION JUNGLE 



































                                                   ATELIER DESSIN MARDI AVEC LAURENT 


















ATELIER DESSIN AVEC JEANYVES NATURE MORTE 






                            


                 ÉTUDES ARBRES AVEC LAURENT 





























     SEANCE DU 19   MAI ATELIER DU JEUDI SOIR DESSIN     
La notion d’échelle.

Comme nous l’avons déjà vu au sujet du monumental, la notion d’échelle participe à donner
 l’illusion ou l’impression que notre surface est plus grande qu’elle n’en a l’air.
En extérieur aussi, nous avons vu qu’elle permet de donner de l’ampleur aux grands arbres,
 qu’elle apporte de l’espace, qu’elle donne du souffle.

SEANCE DU JEUDI 19 MAI 
La notion d echelle


Elle fait partie de la prise de conscience que le tableau ou la feuille de papier sont limités dans
 leurs dimensions. Qu’il s’agit d’un espace fini et que nos actions doivent tenir compte en permanence 
de cet état de fait. Au delà de la simple représentation d’un élément sur la surface, s’agit de tenter de lui donner l’importance qu’il mérite. C’est là que les choses se compliquent bien souvent car, si l’on oubli le cadre
 (l’espace limité) en donnant trop d’importance à notre élément, on obtient rapidement l’effet contraire
. En cela, l’échelle se différencie de la taille.
Comme si le cadre renvoyait à l’environnement.

Mais passons à l’exemple.

Traçons deux cubes en perpective, identiques ou presque, de mêmes dimensions. Nous devrions voir 
au moins les trois faces qui s’offrent à nos yeux sur les deux cubes.
Sur le premier, nous traçons un petit rond au milieu d’une des trois faces puis deux petits ronds sur 
la seconde face et enfin trois petits ronds sur la troisième. Nous obtenons un dés pour jouer.
Sur le second cube nous traçons sur l’une des faces verticales, une minuscule porte en bas, puis des rangées
 de petites fenêtres alignées sur plusieurs étages, nous obtenons un immeuble.

Deux cubes de mêmes dimensions au départ, donnent dans un premier temps, un petit objet qui tient 
dans la paume de la main et dans un second temps, un objet immense au pied duquel nous paraissons
 minuscule, démontrant ainsi toute l’importance de la notion d’échelle et de la notion de grandeur que nous 
pouvons donner à deux éléments occupant pourtant exactement la même quantité d’espace sur la surface.

Je vous encourage à jouer de ce principe pour faire un dessin.
Imaginez-vous minuscule, sur une table de cuisine, pleine de plats ou d’ustensiles divers ou bien sur un 
bureau où traineraient des crayons devenus gigantesques ou encore, une gomme, un taille crayon etc…
En utilisant donc des formes géométriques simples, comme le cube dans mon exemple précédent, 
il s’agit de faire en sorte que les petits objets vous paraissent immense et donc, dans une échelle différente.

Entre en jeu inévitablement et également, la perspective.
La perspective isométrique peut avoir plusieurs points de fuite.
De la simplicité d’un unique point, vers une vue plus réaliste avec un second point de fuite, le troisième point permettra les effets de surplomb ou d’altitude et de hauteur.
Ce troisième point n’est plus situé sur la ligne d’horizon mais (dans le cas qui nous intéresse) en altitude, 
permettant de donner l’illusion que les objets qui nous entoure diminuent au fur et à mesure qu’ils s’élèvent
 vers le ciel.

Dans la rue, au mieux, nous ne voyons que deux faces. La troisième face est soit le sol et donc invisible,
 soit le toit trop au dessus de nous pour le voir depuis la rue.

En plaçant notre ligne d’horizon assez bas dans notre feuille, nous aurons la possibilité de donner l’impression 
que tous les objets s’élèvent vers le plafond en convergent vers un même point de fuite situé en dehors du cadre,
 en altitude. Ces objets nous apparaitrons alors immenses.

J’espère que ces explications vous permettrons d’obtenir un résultat satisfaisant. J’attends vos retours
 afin de vous aider et sinon, nous nous retrouverons à l’atelier le jeudi 27 mai.

Jean-Yves
20 mai 2021











     SEANCE DU 6 MAI DESSIN AVEC JEAN YVES 

                     
Bonjour à tous.

La « rencontre » avec les élèves aujourd’hui devant se faire entre le parking et la salle de sculpture, 
elle a été annulée à cause de la pluie. Trop de risque d’abimer les dessins et peu confortable avec le froid.

Le prochain jeudi est férié (13 mai) et je serai ensuite absent le jeudi 20 mai.
Nous nous verrons donc la prochaine fois le jeudi 27 mai pour un cours en extérieur de 17h30 à 20h30
 si le temps le permet.
Il est encore trop tôt pour savoir si nous aurons l’autorisation de nous retrouver dans la salle en cas de pluie.

Voici donc quelques idées à développer durant ces trois semaines:

Je vous encourage à dessiner tout ce qui s’offre à vos yeux sous forme de petits dessins rapides 
(carnet de voyage).
Que ce soit en intérieur, chez vous ou en extérieur, je vous encourage également à prendre une photo 
de ce point de vue qui vous a séduit puis d’entreprendre vos dessins sans vous soucier ou vous référer
 à la photo en question. Celle ci vous servira d’outil de « correction » uniquement après coup. 

Vous pouvez vous inspirer de la vidéo posée sur le blog de l’AMAP de notre collège Laurent, qui vous invite
 à dessiner des souliers et donne quelques exemples intéressants dans l’histoire de l’Art. 
Un autre exemple d’exercice souvent pratiqué dans les écoles d’Art consiste à dessiner l’intérieur des placards
 et des armoires de la maison.

Je vous renvoie ici à nouveau mes deux textes concernant la « Peinture en extérieur » et « 
Dessin et peinture durant le second confinement » susceptible de vous fournir des pistes d’inspirations.

Comme il est fort probable, si le temps le permet le 27 mai, que nous dessinerons dehors, autour de l’AMAP. 
S’interroger sur le fait de représenter la nature et donc regarder avec attention les différentes propositions 
qu’ont pu faire les peintres au long de l’histoire de l’Art peut vous encourager à expérimenter de nouveaux moyens d’expression.

Je vous souhaite à tous de reprendre au plus vite pinceaux et crayons en vue d’un été qui s’annonce enfin 
déconfiné et qui nous permettra de redécouvrir la nature qui nous entoure.

Jean-Yves



    SEANCE ATELIER DESSIN DU JEUDI 29’AVRIL AVEC DELPHINE 


 Élèves du jeudi 
Hello à tous
Nous pourrons bientôt dessiner dehors, nous attendons l’autorisation de la mairie.
Je vous propose de travailler des petits croquis sur le vif. Au feutre, au stylo, à l’aquarelle, aux crayons de couleurs.
J’espère que vous allez bien. Je désespère de vous revoir.
Si vous avez besoin de matériel vous pouvez venir en chercher à l’atelier. J’y serai aujourd’hui à partir de 13.30.
À très vite
Delphine





                      SEANCE DU MARDI 4 MAI ATELIER DESSIN AVEC LAURENT 








SEANCE DESSIN DU  JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES

Au bout de l’observation.

Beaucoup de peintres ont été de fins observateurs et je n’en choisirai que quelques uns 
pour illustrer
 mon propos. 
Le choix de contraintes différentes ont un impact sur le sens de l’observation et 
Eugène Boudin 
saisissant des vaches dans les prés et donc en extérieur, se doit d’opérer rapidement.
C’est ce sens de l’observation rapide, qu’il transmettra à Monet qui lui même fera naitre
 l’Impressionnisme.
L’impact sur le rendu, que cette contrainte implique est d’abord une synthèse très poussée mêlée 
à des gestes rapides favorisant une écriture vive, énergique et spontanée sachant que le sujet 
va vite disparaitre.

Monet ruse avec ses 30 tableaux représentant la cathédrale de Rouen depuis un petit studio 
situé juste en face (au 31 de la place de la cathédrale puis au 81 rue du grand pont), 
lui permettant
 de jongler en fonction des heures de la journée afin de reprendre la toile de la veille à chacune 
des tranches
 horaires concernées. Mais malgré cette ruse qui lui offre donc davantage de temps, jamais
 il ne tombe dans le piège du détail et chacune des petites sculptures ornant cette cathédrale 
sera exécutée dans l’impression qu’elle laisse sur notre regard et non pour sa reconnaissance
 visuelle.
 L’intérêt de ce sujet pour Monet, est le chalenge ou la contrainte qu’il s’est fixé à vouloir rendre 
un réel remplit de détails et non l’aspect religieux qu’un tel sujet, une cathédrale, porte en lui.
 On peut donc même se demander si il est vraiment juste d’appeler cela une peinture figurative. 

Un autre peintre qui envisage également la figuration comme n’étant pas le fruit d’une simple 
ressemblance
, c’est Paul Cezanne. Pourquoi peindre cette montagne Sainte Victoire plus de 80 fois si ce n’est 
pour dépasser
 la simple ressemblance.

Mais tout comme les chevaux de Paolo Uccello magnifiés dans « la bataille de San Romano »,
 le réalisme n’est pas l ‘aspect le plus recherché et c’est d’ailleurs ce processus qui amènera 
l’Art abstrait 
quelques années plus tard.

 

Peindre en extérieur suppose d’accepter que le sujet bouge en permanence et d’adapter 
une façon de peindre 
qui soit compatible avec cette lumière mouvante. Camille Pissarro (et non son fils Lucien 
connu
 comme
 peintre néo impressionniste à Lagny) , sans doute le plus fidèle mais aussi qualifié du plus fade
 des impressionnistes nous enseigne malgré tout avec une immense subtilité et une humilité 
certaine, 
la retenue dans l’usage des teintes, créant ainsi en des endroits voulus, des éclats toujours nuancés 
et plus délicats qu’une caresse mais malheureusement jugée souvent sévèrement insipides.

Il est une expérience rare et curieuse qui consiste à regarder un même élément des heures durant
. D’en faire plus que le tour, de croiser dans tous les sens tout ce qui le constitue, d’user de toute
 notre concentration à scruter chaque aplomb et toute correspondance de ligne. C’est presque
 une sorte 
de méditation qui s’opère car au bout d’un certain moment…stupeur, on ne reconnait plus du tout 
l’objet observé, 
il devient autre, il devient nouveau. 
C’est cette renaissance d’un objet ordinaire qui nous ouvre à une interprétation toute personnelle 
de celui ci. 
Passer de l’étape qui consiste à faire connaissance avec un objet afin que nous puissions ensuite
 l’identifier 
lorsque nous le croiserons une seconde fois (celui là ou un double si il s’agit d’un objet manufacturé) 
à une autre étape, celle qui consiste à devoir le « repenser », le redécouvrir comme étant nouveau
 à nos yeux,
 peut se faire par une observation volontairement accentuée et plus qu’insistante durant de
 longues heures. 
Une renaissance au quotidien mais également une joie de constater que tout est nouveau pour qui sait
 observer.

Rentrons maintenant dans l’atelier de Giorgio Morandi.
Quelques bouteilles et autres objets de la vie courante rangés dans un placard serviront de sujets
 aux toiles de Giorgio Morandi pendant des années. Les mêmes objets à chaque fois revisités. 
Tout comme Cezanne avec la montagne Sainte Victoire, Morandi découvre par une observation acharnée 
du sujet, un autre aspect aux objets pourtant identiques et par là même, une autre façon de les représenter. 
Il découvre son rapport sensible
 à ces objets et non l’objet en tant que tel, reconnaissable et figé dans ce qu’il est.

Peindre sur le motif, c’est poser la trace de ce qui nous unis à ce que nous observons et non peindre 
seulement
 ce que nous voyons. C’est sentir le monde avec nos yeux et non uniquement le reconnaitre, l’identifier.
 C’est apprendre qui nous sommes, trouver notre propre identité sensible et non « qui » est le sujet et 
quelle est son identité. C’est s’inspirer du réel tel qu’il est pour savoir qui nous sommes grâce à lui et non
 s’inspirer de nous même, en nous même pour tenter d’exprimer un nouveau réel que l’on nommerait 
création.

Jean-Yves
Le 8 avril 2021


Les vaches d’Eugène Boudin

Les cathédrales de Rouen de Monet

Paul Cezanne

Paolo Uccello

Camille Pissarro

 Lucien Pissarro

Giorgio Morandi










Seance 31 mars adultes laurent 

: Bonjour à tous, pour bien reprendre dans notre dynamique, je voudrais vous proposer de continuer à travailler sur la littérature. Choisissez un écrit court (genre poème, conte) de quelques lignes et faites en une illustration. Afin que chacun puisse comprendre d'où vous êtes partie, ça serait chouette de mettre, en parallèle de votre illustration, une copie du texte que vous avez choisi. Voire pourquoi pas d'imbriquer texte et illustration... Pensez large, il y a beaucoup de textes assez courts (parfois une dizaine de lignes) qui sont assez forts et riches pour vous évoquer une image. À vos méninges et vos crayons ✏️ Bises. Laurent





SEANCE MERCREDI 31 MARS
Petite note sur la couleur.

Notre ordinateur nous propose tout de suite 64 millions de couleurs alors que notre oeil ne semble 
être sensible
 qu’à 7 millions de nuances. Au delà, il ne perçoit plus les différences.

Si l’on réparti ces 7 millions de couleurs parmi les 3 primaires, cela fait au moins 2 millions de bleus, 
2 millions de rouges et 2 millions de jaunes différents. Et si l’on y ajoute les couleurs complémentaires, 
oranges, violets et verts, nous sommes toujours au dessus du million de nuances pour chacune
 d’entre elle. 

Or, pour traduire toutes ces nuances, nous sommes censé partir de seulement trois couleurs
 primaires. 
Le jaune primaire, le bleu cyan et le rouge magenta. Ajoutons le blanc et le noir qui ont pour rôle
 d’assombrir ou d’éclaircir ces teintes mais qui ne sont pas considérées comme de véritables
 couleurs.

Le premier exercice, afin de se familiariser avec ces trois teintes et de mieux comprendre
 l’équilibre subtil
 de leurs associations est de fabriquer un gris le plus neutre possible en y ajoutant du blanc.
 Au delà du simple exercice, cela nous permet d’adoucir ces couleurs primaires qui sont comme
 des essences pures de couleurs pures elles aussi et donc, d’une violence que l’on rencontre 
peu sous nos yeux, que ce soit dans la nature ou ailleurs.

Être donc attentif au fait qu’une teinte contienne certainement un peu d’une autre.
Un ciel bleu n’est pas bleu primaire (ou extrêmement rarement). Plus froid l’hiver, il a besoin du blanc
 pour être éclairci, et l’été, son bleu plus chaud contiendra certainement une goutte de rouge. 
Les deux seront plus ou moins gris également. C’est en observant chaque nuance que nos mélanges
 prennent 
corps et il est totalement illusoire d’espérer trouver un tube qui nous fournirait immédiatement

 la bonne couleur. C’est tout l’Art du peintre de nous concocter sa propre cuisine pour sa propre 
interprétation des couleurs.

Le brevet d’invention du tube de peinture est déposé à Londres en 1841 par le peintre américain 
John Goffe Rand puis commercialisé par Winsor et Newton et ne nous le trouverons en France qu’à partir 
de 1859, 
distribué par la maison Lefranc. Nous comprenons mieux qu’avant le tube, la notion d’un bleu, d’un rouge
 ou d’un jaune primaire n’était pas calibré de la même façon qu’aujourd’hui.

Rabattre les couleurs afin qu’elles ne s’opposent pas violemment mais s’harmonisent entre elles
 est l’une des premières préoccupations d’un coloriste. Cela permet alors de créer des éclats dans 
des endroits choisis. 
Les belles robes aux couleurs vivent de ces dames peintes par Eugène Boudin sur les plages d’Honfleur 
 sont, malgré leurs éclats colorés, toujours issues d’un subtil mélange et d’une retenue délicate,
 presque savante.

Même les « Fauves », ce mouvement qui connu son apogée en 1905 et qui s’inspirait des couleurs pures
 employées par certaines tribus d’Afrique (informations rapportées par les campagnes colonialistes) 
procédaient à des mélanges délicats et travaillés malgré leurs intensités.

L’imprimerie, qui fonctionne également sur cette base des 3 primaires et d’un noir (le blanc étant donné 
par la feuille) peut se permettre techniquement d’analyser avec précision le pourcentage de chacune 
de ces primaires afin de rendre visible d’une façon réaliste, n’importe qu’elle photographie.

Mais il est également intéressant de savoir que ces fameuses couleurs dites « primaires »
 n ‘ont pas toujours existé dans la peinture. Michel Pastoureau nous explique que « jamais 
nos ancêtres, 
avant le XVII° siècle, n’auraient pensé fabriquer du vert en mélangeant du jaune et du bleu. 
Ils savaient très bien l’obtenir directement et ne le situaient pas entre le bleu et le jaune.
 Le classement des couleurs
 le plus courant était celui d’Aristote : blanc, jaune, rouge, bleu, noir. C’est la découverte du spectre
 par Newton 
qui nous a donné un autre classement. Le peintre Jean-Baptiste Oudry s’est d’ailleurs scandalisé 
de voir ses collègues de l’Académie des Beaux-Arts se livrer à une telle pratique. »

Jean-Yves
01 avril 2021


Michel Pastoureau:

Jean-Baptiste Oudry:






Seance cette semaine de l atelier dessin du jeudi avec Delphine pour les adultes



 Bonjour à tous Nous ne savons pas encore si nous pourrons nous voir en extérieur ensemble. Je voulais vous proposer d’aller dessiner les cerisiers qui sont en train de fleurir dans le parc du château. 
Ce se don le thème des jours à venir : le frémissement du printemps et l’explosion de la couleur ! Comment du gris vert brun nous passons petit à petit à des verts plus francs, à des couleurs vives et chatoyantes. Vous pouvez travailler aux pastels, aux crayons, superposer les techniques comme amener de la couleur sur un dessin au bic ou au fusain.

 À très vite j’espère Delphine









      SEANCE DU 18 MARS 
   

La grâce.

Le Larousse nous dit:
«  Faveur accordée à quelqu'un pour lui être agréable : Je vous demande cela comme une grâce. »
« Remise de tout ou partie de la peine d'un condamné ou commutation de cette peine en une peine
 moins forte : Obtenir la grâce d'un coupable. »
« Agrément, charme indéfinissable d'un être animé, de son comportement : Un geste plein de grâce. »
« Agrément, attrait particulier de quelque chose : Admirer la grâce d'un bouquet. »
« Don ou secours surnaturel que Dieu accorde aux hommes pour leur salut. »

Etat de grâce:
« Expression qui tire ses origines d’un concept chrétien. L’état de grâce traduisant la légèreté de l’âme 
d’un homme qui n’a sur la conscience aucun pêché mortel. »

Dans le domaine des Arts, le qualificatif « gracieux » souvent employé à l’attention des danseuses et
 danseurs concerne davantage l’individu que la danse elle même. « Lettres sur la danse » 
Jean-Georges Noverre, 1760. 
Ce qui conduit Nathalie Moller a écrire: « La notion de grâce permet ainsi d’atténuer l’aspect charnel et 
séducteur de celle qui fait alors l’objet de tous les fantasmes, tous les désirs. Mieux encore, 
cette qualité spirituelle et céleste qu’est la grâce justifie même que l’on s’autorise à contempler
 la ballerine. »
La grâce serait-elle contagieusement libératrice…?

Plus précisément en ce qui concerne la peinture, le « dictionnaire portatif de peinture, sculpture et gravure
 de Dom Pernety en 1757 nous dit: « En peinture, on dit un ton gracieux, pour dire que toutes ces choses 
forment
 un aspect qui plaît à l’oeil, et qui font naître dans l’âme des mouvements d’affection, des sentiments et 
un certain je-ne-sais-quoi. ». On notera ici que l’on parle de mouvement.

Que va faire le peintre, et surtout, comment va-t-il s’y prendre pour saisir par exemple, la grâce
 d’un bouquet 
tout en restituant et en faisant en sorte que cette même grâce se trouve transportée sur son tableau.
Le sujet seul suffit-il à rendre l’opération efficace..?
Si le thème des trois grâces ne peut qu’inspirer l’artiste, il lui reste cependant à se trouver lui même
 en « état de grâce ». 
Sans qu’il s’agisse forcément du poids d’un éventuel pêché mortel qui pèserait sur notre conscience, 
assurons nous d’être malgré tout en harmonie avec le monde et avec nous même.
Car si le danseur parait gracieux de part sa simple apparence habitée, en tant qu’homme, la présence 
du peintre ne pourra se faire sentir qu’au travers la trace de son geste sur la surface.

Ce moment de grâce qu’attend le peintre est la fois celui d’une impression de fluidité et d’évidence un peu 
comme si son travail se déroulait presque malgré lui, conduit par une force supérieure et il lui revient
 donc d’installer toutes les conditions nécessaires à l’émergence et à l’éclosion de cet état.
Cette force supérieure n’est pas nécessairement d’ordre religieux mais elle se situe là où l’être à besoin 
que son coeur puisse passer au delà de sa raison.

Si le coup de pinceau du peintre est un geste vital et libre qui fascine les amateurs de peinture, 
c’est parce qu’il s’inscrit dans un rythme dont nous sentons la présence sur le tableau et qu’au delà
 de la trace que nous observons, nous pouvons imaginer également le bras et la main 
de l’artiste s’élancer sur la toile comme nous regarderions un danseur sur une scène.

Le rythme de nos gestes dans l’espace tout comme une certaine respiration sont des moyens 
de nous élancer, d’affirmer et de créer un fil conducteur durant notre travail, celui du fil du temps qui passe, 
celui du temps 
où nous sommes présent et en harmonie autant avec nous même qu’avec ce que nous observons.

Peindre, c’est quelque part, danser avec le monde en laissant celui ci nous envahir, nous toucher,
 mais également lui offrir une réponse sur la toile, une réponse inspirée, sensible et élégante et 
qui rende compte du plaisir que nous avons à danser avec lui.

Jean-Yves
18 mars 2021






       SEANCE  DU 11 MARS ATELIER DESSIN AVEC JEAN YVES 


L’oeil.

Notre oeil a ceci de fabuleux, qu’il peut à la fois fixer un point très précis et
 en même temps voir malgré tout, ce qui se passe autour de ce point et cela 
dans un périmètre assez conséquent.
Il porte en lui ce fameux rapport du détail face à l’ensemble.

Si le détail est l’endroit vers lequel se dirige instinctivement notre regard
 pour tout de suite saisir et comprendre, pour voir et regarder, le dessin nous
 apprend rapidement que celui ci, ce détail qui nous rassure, n’a de sens que
 dans le rapport qu’il entretient avec le reste de ce qui se trouve dans notre
 champ visuel.

Il s’agit dès lors, d’ouvrir son regard à cet « à coté » afin de mieux favoriser
 ce rapport plutôt qu’à espérer que seul le détail puisse être l’unique solution 
pour saisir notre sujet. Ouvrir notre regard est donc la première des gymnastique 
que nos yeux doivent entreprendre car ce détail, pour le coup, renferme souvent
 le diable qui nous empêche d’appréhender l’ensemble. Et plus nous avons du mal 
à saisir cet ensemble et plus nous pensons que cela est dû au fait ne pas avoir regardé 
ce détail avec assez de minutie et nous enfermons ainsi encore davantage
 notre vision dans un aveuglement presque sans issue. 

Sortir du détail nous entraine dans un semi brouillard, dans une zone floue et peu confortable où nous n’aimons guère nous promener. Le contraire de la sécurité et
 c’est ce besoin de sécurité qui bien souvent ramène nos yeux au détail
 afin que nous soyons vite rassuré.
Mais tentons cette expérience malgré tout, osons ne pas trop écouter les bons 
conseils sécuritaire constamment martelés pour nous aventurer en plein marécage.
Commençons par fixer un point, un détail donc, mais laissons au regard le soin de s’élargir, essayons de regarder là où nos yeux ne sont pas orientés ou dirigés.
Par notre concentration, sans faire bouger nos yeux toujours fixés sur ce point 
devant nous, nous parvenons toutefois à nous déplacer dans 
notre propre champ visuel.
C’est inconfortable car tout nous aspire à déplacer nos yeux vers l’objet de cette concentration. Il s’agit de résister à cette tentation.

A ce stade, nous allons maintenant sortir notre crayon dont la pointe pourrait parfaitement symboliser cet espace précis de notre regard lorsque 
nos yeux visent un point particulier sur le sujet. Dans le cadre d’un dessin technique,
 c’est assez évident car le cheminement de la construction de notre dessin suit un protocole précis, qui encadre la position de la pointe de notre crayon 
tout comme la règle ou l’équerre lui assurent la sécurité nécessaire à produire
 une ligne bien droite. Mais dans le cadre d’un dessin dit « artistique » 
nous investissons l’espace différemment car celui ci doit être l’espace de la poésie, 
de la liberté et de l’humain.
Pas de protocole stricte autre que celui de l’intuition même si quelques règles de bons sens permettent d’éviter les erreurs les plus évidentes. A commencer par conserver
 le lien du détail de la pointe de notre crayon avec l’espace complet de notre surface 
qui lui, pourrait à son tour symboliser notre champ visuel. 
Il est par ailleurs intéressant de constater qu’en pratiquant un champ visuel à l’hôpital, 
il y a toujours une zone aveugle dans l’espace environnant le point fixé par notre regard et cet endroit correspond au raccordement du nerf optique.
 Un peu comme si ce qui nous permettait de voir nous rendait également aveugle 
à cet endroit. Peut-être une leçon à en tirer.

toujours de la même façon que ce que nous avions vu au sujet d’une lumière à faire apparaitre sur une feuille blanche en travaillant tout ce qui n’est pas cette lumière puisque cet espace doit rester clair, nous devons ici nous concentrer 
presque davantage sur ce qui ne concerne pas la pointe de notre crayon mais sur le rapport qu’entretiendront nos traits avec le reste de la surface. 
Et donc chaque forme devra s’inscrire en harmonie avec les autres à condition d’être attentif à ces autres éléments tout autant qu’au détail que nous entreprenons.
C’est dans ce rapport que l’ensemble va s’épanouir.

Quelques gribouillages peu définis par ci et par là afin de traduire les diverses zones d’ombres et très vite, l’imaginaire se plait à reconstituer une réalité encore 
évanescente malgré ce peu de cohérence que nous allons dès lors pouvoir développer 
et ajuster dans ses différents rapports. L’oeil qui embrasse l’ensemble dicte à la main 
les endroits qu’elle doit visiter sans jamais s’y attarder afin que tout le dessin « monte » dans sa globalité, progressivement. Tout comme pour notre oeil, évitons le point fixe, ouvrons notre regard sur la page entière et cherchons notre point aveugle 
afin de mieux voir encore.

Jean-Yves
11 mars 2021

  








                                                      SEANCE DU JEUDI 4  MARS 


Les règles de l’Art.

Si durant des siècles, les techniques ont été transmises de Maitres en apprentis, la liberté des modernes
 a fait exploser les règles, ce qui a engendré une lutte sans merci avec l’académie tout au moins 
jusqu’à la création du « salon des refusés ».
Curieusement, après les modernes, très vite, s’en est suivi comme une volonté farouche d’une éternelle
 remise en question de toute règle détectable. Comme si certains avaient interprétés le souhait principal 
des modernes, qui était de saisir des instants de vie pris sur le vif même si cela entrait en contradiction
 avec les méthodes techniques utilisées par les académiques, comme étant basé uniquement sur l’espoir
 de pouvoir inventer et créer par un seul principe, celui de la transgression des règles.

Par ce fait, il fallait en conclure rapidement que tout aurait donc été fait en peinture, que tout aurait 
été peint
 mais également, le contraire de ce tout.

Deux chemins se sont alors ouverts. Celui de l’Art qui a abandonné la peinture au prétexte que tout
 a été fait
 et celui de la peinture au prétexte que tout individu nouveau peut donner une vie nouvelle à celle ci.

Les règles dépendent donc surtout de ce que nous souhaitons entreprendre., de notre but, 
celui du sujet 
que nous avons choisi de mettre en oeuvre.

Nous savons que durant plusieurs siècles, la première des vertues d’un tableau était de traverser
 le temps, 
de transmettre aux générations futures, le souvenir d’un présent qui allait disparaitre.
 Une notion d’éternité
 bien difficile à concevoir aujourd’hui et en contradiction avec le terme de contemporain, 
figé dans un présent
 qui dure maintenant depuis plus d’un siècle.

Le temps imposait donc sa technique. Quelques planches de peupliers ou un tissu fait de lin, préparés minutieusement, sur lesquels on déposait jusqu’à 12 couches de plâtre amorphe à la colle de peau, 
poncées
 à chaque nouvelle couche, afin d’accueillir le geste du peintre. Le temps était celui qu’il faut au métier 
et non celui du commanditaire. Le fait de travailler plus ou moins rapidement provenait de la nature
 de l’artiste 
et non d’un facteur extérieur au métier.
Cette peinture sera ensuite recouverte d’un vernis très solide qui protègera l’oeuvre afin qu’elle traverse
 le temps, 
puis d’un second vernis plus tendre quelques mois plus tard, qui pourrait être changer sans altérer 
le premier.

Tous ces préparatifs, toutes ses techniques poussées à l’extrême par les académiques du XIX° siècle 
vont être remises en question par des peintres ayant choisis de s’adapter à une vie plus rapide due
 pour beaucoup aux bienfaits du pétrole et des machines et ils vont donc saisir sur le vif et peindre
 directement 
sur le motif et 
non plus élaborer lentement leurs oeuvres dans l’atelier. 
« si l’on peint un ciel avec de la pâte bleue mêlée de pâte blanche, on aura un ton plombé, un ciel plâtreux. 
Le même bleu dilué dans un glacis, recevant sa clarté d’un dessous clair, paraîtra lumineux, transparent
 et profond » (1)
C’est ce que feront les impressionnistes et c’est la principale raison du mécontentement des académiques 
avant même celui ci qui concerne les bonnes meurs.

Nous l’avons déjà vu, entre la disparition totale de la touche par les peintres pompiers et l’exacerbation
 de celle ci par les impressionnistes, Manet aura une position particulièrement délicate dans cette évolution
 des techniques de la peinture de son époque.
Que défendait Manet chez des peintres qui avaient choisis de ne plus respecter les règles de l’Art…?
Il défendait l’engagement de l’artiste, aussi bien le geste enfin revenu sur la toile que la nature des sujets, 
ayant ouvert lui même cet espace avec son célèbre déjeuner sur l’herbe.
Nous pouvons parler de deux techniques qui s’opposent, car les plus techniciens qu’étaient les pompiers 
avaient supprimés la touche qui peut, elle aussi s’apparenter à une technique de représentation et 
qui est celle de l’âme même de la peinture.

Et l’un des principaux reproches que l’on pourrait faire à l’Art contemporain est de se focaliser bien plus
 sur les nouvelles technologies de son époque en reléguant les précédentes au rang d’ancestrales et
 d’inutiles aujourd’hui.
Comme si dans ce monde, plus rien ne pouvait échapper au numérique et surtout comme si tout ce 
qui lui échappait était condamné à disparaitre. Les artistes contemporains n’utilisent pas un ordinateur
 parce qu’il est au service de ce qu’ils souhaitent nous montrer mais l’utilise simplement pour nous 
démontrer
 qu’ils sont des artistes de leur temps puisqu’ils utilisent les outils de leur temps.

Ce que Manet défendait avant tout était la liberté d’un geste humain qui jamais ne sera supplanter par
 aucune technique savante ou mécanisée et encore moins par une machine vouée à exclure.

(1) Jean-Max Toubeau dans ARIPA « Nuances N°28 ».

Jean-Yves
Jeudi 4 mars 2021







               
           SEANCE DU 11 FEVRIER ATELIER DESSIN DU JEUDI AVEC JEAN YVES 


Le charnel et la peinture.

Le mot peut paraitre un peu fort ou quelque peu déplacé, mais il veut montrer
 à quel point dessiner ou peindre stimule et engage notre corps entier
 à partir de notre seul sens rétinien, le sens de la vue.

De la même façon, se retrouver devant un tableau va produire sur nous
 un effet qu’aucune reproduction ne sera jamais en mesure d’imiter et qui, 
passant de la surface du tableau à notre oeil, sans aucun autre intermédiaire
 va nous toucher.

Bien sur, certains d’entre nous portent des lunettes qui parfois perturbent 
les droites situées les plus aux bords du tableau, mais qui heureusement, 
altèrent peu les couleurs.
Si nos lunettes sont constituées de verres transparent, leur positionnement 
sur le bout de notre nez et nos yeux juste derrière, tout proche du carreau, 
ne permet pas aux reflets inopportuns de s’immiscer entre elles et nous, 
facilement.

Mais ce en face de quoi nous nous trouvons hélas de plus en plus souvent
 et qui nous vient de différents facteurs (assurances, rentabilité et sécurité), 
ce sont des vitres. 
Ces fameuses vitres ont été posées depuis seulement quelques années 
afin de sécuriser des oeuvres qui ne deviennent rentables qu’à partir 

d’un certain nombre de spectateurs ou, comme la Joconde par un flux rayonnant 
et constant garantissant des entrées. Difficile de s’en passer sans faire un accro à la démocratisation de l’Art.
Mais elles font bien souvent miroir et il faut alors avoir plus d’un seul point de vue 
sur la surface pour parvenir à embrasser l’ensemble du tableau. 
Cela désorganise l’espace et empêche une vision cohérente, 
celle justement qu’à eu le peintre lorsqu’il a peint son oeuvre. 
Une sorte de cubisme imposé à notre regard sur le tableau.

Certainement aussi l’éclairage, joue un rôle dans notre perception du tableau, 
risquant de se réfléchir sur la vitre. Rappelons qu’au tout début, 
les salles de présentation des oeuvres étaient orientées au nord 
comme les ateliers dans lesquels elles ont été conçues, afin toujours que le regard 
du spectateur, mais également ici la lumière de la pièce, soit au plus proche
 des conditions rencontrées par l’artiste lors de la conception de l’oeuvre.

Hors, nous avons basculé dans l’époque du numérique, des écrans et du télétravail. 
Ce qui signifie que la plupart des tâches peuvent êtres faites désormais à distance 
à l’aide d’un simple ordinateur, d’internet et même d’un téléphone.
Perpétuellement désormais, une machine s’interpose entre nos sens et ce que nous voyons.

Le secteur culturel s’ouvre à ces pratiques lui aussi et tente de s’adapter.
L’Opéra ou les Musées sont sur la toile à défaut de pouvoir recevoir du public 
mais cette opération nous ampute de quelque chose. Si internet permet de visionner
 chez soi un spectacle visuel ou un tableau facilement, c’est cette partie qui nous
 est ôtée qui constitue notre approche « charnelle » à l’oeuvre.

Prenons en exemple un monochrome d’Yves Klein.
Ce que nous voyons, ce sont des pigments. Contrairement aux tableaux 
que nous avons l’habitude de voir dans les Musées et dans lesquels les pigments
 ont été mélangé à un liant pour former une pâte épaisse appeler « peinture »,
 Yves Klein à étalé le liant avec ses mains puis il a aspergé de pigment 
la surface devenue collante. Prenez le temps de regarder sous le tableau, 
et vous verrez encore aujourd’hui quelques pigments tombés au sol. 
L’effet sec du pigment non mélangé donne à celui ci un éclat tout à fait particulier
 que l’oeil perçoit et qu’il distingue parfaitement de celui d’une pâte homogène.
Si toutefois l’oeil ne le distingue pas consciemment, il n’en demeure pas moi que le ressenti sera différent entre pigment et pâte.
Mais si le fait que nous n’en ayons pas conscience signifie que nous pourrions 
nous en passer, cela revient à nous ôter le coté charnel que nous entretenions
 avec la chose regardée et dire que, tout compte fait, qu’il s’agisse de pâte, de pigment, 
ou d’un écran, nous regardons la même chose.

Bien sur qu’un document administratif, qu’il soit sous une forme papier ou 
en un tableau excel contiendra les mêmes données. 
A quoi bon conserver dès lors un ressenti inconscient chez le spectateur 
puisque dans ce cas justement celui ci ne peut fournir aucune donnée.
Mais une oeuvre peinte n’est pas un document. C’est un espace poétique 
de sensations physique provenant du sens de la vue avant tout. 
Ensuite seulement cette oeuvre peut nous offrir des informations historiques d’importance dont on pourra extraire éventuellement des données.

Les couleurs sont des longueurs d’ondes que notre système nerveux central 
analysent et qui produisent des effets en nous. Et ce même pigment bleu qu’utilise
 Yves Klein  produira inévitablement un effet différent de celui d’une simple pâte.
 De plus, parmi la puissance des effets, il faut aussi tenir compte de la taille des tableaux d’Yves Klein.

Mais que reste-il de toutes ses sensations lorsque nous regardons 
un monochrome bleu d’Yves Klein sur notre smartphone et même sur le grand écran de notre ordinateur. Il reste une information culturelle. « Oui, j’ai bien reconnu un monochrome d’Yves Klein. Oui, maintenant que vous avez regardé mon écran, vous savez ce qu’est un monochrome de Klein. »
Vous connaissez l’information, mais vous êtes privé de la sensation.
 Vous êtes privé du charnel. Pareil avec l’ouïe et encore plus frappant avec un bon plat présent à l’écran qui ne remplira pas votre estomac.

C’est d’ailleurs cette rupture que revendique l’Art contemporain. 
Marcel Duchamp parle de la fin de l’Art rétinien. Et effectivement, 
une pissotière ou tout autre objet issu de la société de consommation entretien
 avec nous un rapport rétinien identique, qu’il se trouve dans un magasin, dans des toilettes publiques ou dans un Musée et ce, en fonction de l’éclairage de chacun de ces lieux. La nouvelle dimension que prend cet objet est d’ordre culturel car 
c’est notre vision intérieure, intellectuelle, symbolique, réfléchie et donc replacée 
dans son contexte historique qui nous montre une transgression dans son déplacement d’un lieu à un autre et non plus une sensation et c’est cette transgression 
que l’on appelle désormais Art. Ce n’est plus le sens de la vue qui doit être sollicité 
mais le sens commun qui doit être bousculé.  
Nous ne sommes plus dans l’extase charnel mais dans la réflexion symbolique 
devant nos mêmes écrans ou presque.

Jean-Yves
11 février 2021





   SEANCE DU 2 FEVRIER ATELIER DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT 





                                SEANCE ATELIER DESSIN DU JEUDI 4FEVRIER AVEC   JEAN YVES 

Le social et le dessin.

Le social: « Relatif à un groupe d'individus (êtres humains) considéré comme un tout (société), 
et aux rapports de ces individus entre eux. »

Et si le tableau en lui même représentait un monde fini, déterminé par son cadre, 
à l’intérieur duquel une humanité s’agitait désespérément..?
Si la feuille de papier proposée aux enfants leur permet d’imaginer ce monde en proposant 
leur simple vision de celui ci, cela oblige les adultes que nous sommes à tenter de proposer 
à notre tour, un monde cohérent.

Il est sans doute plus aisé de se laisser aller à la représentation d’un monde qui n’a justement 
plus grand chose de cohérent afin d’être un « artiste » bien ancré dans son époque plutôt que d’oser, 
de tenter de faire une proposition pleine d’espoir d’un futur monde peut-être plus équilibré et plus serein.

« Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous » nous dit Gandhi.

Et si, plutôt que d’installer dans les classes, de beaux écrans géants d’où jaillirait désormais 
la lumière divine du savoir, nous nous contentions d’offrir aux enfants une simple feuille de papier
 sortie de l’imprimante de l’école et un bout de bois calciné ou un crayon mine de plomb, 
nous observerions en premier lieu que ce que la feuille leur renverra, c’est ce que qu’ils auront donné.

La politique de l’offre et du remplissage, voir même désormais du gavage systématique des cerveaux
 apporte-t-elle aux jeunes la garantie d’un monde meilleur…?

Lorsqu’un enfant comprend que le don qu’il fait en dessinant sur sa feuille lui renvoie de lui même
 une image toujours surprenante, enrichissante et même parfois positive , il a tout de suite une nette tendance 
à procéder de la même manière envers les autres enfants et créer ainsi une relation apaisée face au monde.
 Une relation posée sur le don pour « être » et non sur l’ »avoir » pour posséder.

Tout cela ne fonctionne que si il n’y a pas d’enjeu autre que de dessiner librement. 
Les adultes qui encadrent cet enfant sont là avant tout pour que l’image de lui que renverra son dessin, 
soit bénéfique à son épanouissement et soit un facteur d’élévation pour lui. Un encouragement.

A l’inverse, lorsque tout savoir qui lui est attribué ne peut provenir que de l’extérieur et lui ai donc imposé 
comme étant un fait, qu’il le comprenne ou non, la relation face à lui même s’évapore et ce flou qui demeure,
 guidera sa relation aux autres dans un esprit de comparaison sans autre repère possible.

J’ai eu cette chance de travailler avec des enfants durant de nombreuses années et j’ai souvenir de l’un d’entre eux, désigné comme « mauvais élève » aussi bien de la part de ses enseignants 
(ce qu’il était au vue de ces notes) que de ses camarades qui se moquaient souvent de lui. 
Sauf qu’un jour, son dessin fut, à l’unanimité, de la part des autres élèves comme de la part de l’équipe pédagogique, posé en exemple pour sa compréhension du sujet et la qualité de sa représentation.
 Dès lors, ses notes à l’école s’améliorèrent tout comme ses rapports avec ses camarades de classe.

Si imaginer, c’est mettre en image, que penser d’un enfant qui joue sur une console de jeux 
où son unique objectif sera de gagner des points, d’aller plus loin ou plus vite dans ce jeu, ou pire, 
de tuer tous ses « adversaires » et de les dépouiller de leurs avoirs. Tout cela dans une immédiateté 
qui stimule bien davantage ses réflexes que sa réflexion.

Quelle est sa part de don, que lui reste-il vraiment à offrir face à un jeu ou tout est fatalement prédéterminé 
à l’avance par les concepteurs…?

En apprenant et en transmettant les règles élémentaires qui régissent un dessin, nous apprenons aux enfants, 
non pas à s’armer pour affronter un monde difficile ou hostile, mais à faire un don pour que ce monde soit meilleur.

 


Jean-Yves
4 février 2021 




         SEANCE  DU 28 JANVIER ATELIER DESSIN DU JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES 
La pensée.

Jetons tout d’abord un coup d’oeil sur la définition de « la pensée ».
«  Ensemble des processus par lesquels l'être humain au contact de la réalité matérielle et sociale
 élabore des concepts, les relie entre eux et acquiert de nouvelles connaissances : La pensée logique.
 Les démarches de la pensée.
  • Manière d'exercer cette activité psychique : Avoir une pensée rigoureuse.
  • Le fait de penser à quelque chose, d'imaginer ce qui n'est pas réel, présent ; image, représentation
  •  ainsi fournie, idée : Loin de moi la pensée de vous faire tort.
  • Idée, représentation psychique ayant une valeur plus ou moins affective (surtout pluriel) : 
  • De sombres pensées l'habitaient.
  • Dans des formules de politesse en fin de lettre (surtout pluriel) : Meilleures pensées.
  • Façon de juger, de penser ; intention, opinion : Je vais vous livrer le fond de ma pensée.
  • Ensemble d'idées propres à quelqu'un, à un groupe, etc. : La pensée chrétienne.
  • Réflexion brève, sentence particulière extraite d'un texte : Disserter sur une pensée de Voltaire. »

Mais comme celle ci est souvent rattachée à la notion de concept, regardons aussi sa définition.
« Idée générale et abstraite que se fait l'esprit humain d'un objet de pensée concret ou abstrait, 
et qui lui permet de rattacher à ce même objet les diverses perceptions qu'il en a, et d'en organiser les connaissances. »

Une fois mieux imprégné de ces termes, je vous livre ici un entretien entre Joachim Gasquet et
 Paul Cézanne.


« Cézanne : Le soleil brille et l’espoir rit au coeur.
Joachim Gasquet : Vous êtes content ce matin..?
C : Je tiens mon motif (il joint les mains). Un motif, voyez vous, c’est ça.
JG : Comment..?
C : Eh oui ! (il refait son geste, écarte ses mains, les dix doigts ouverts, les approche lentement; 
lentement, puis les joint, les serre, les crispe, les fait pénétrer l’un dans l’autre).
Voilà ce qu’il faut atteindre...si je passe trop haut, ou trop bas, tout est flambé. 
Il ne faut pas qu’il y ait une seule maille trop lâche, un trou par où l’émotion, la lumière, 
la vérité s’échappent.
Je mène, comprenez un peu, toute ma toile à la fois, d’ensemble…je rapproche dans le même élan, 
la même foi, tout ce qui s’éparpille…tout ce que nous voyons, n’est-ce pas, se disperse, s’en va. 
La nature est toujours la même, mais rien ne demeure d’elle de ce qui nous apparaît.
 Notre Art doit, lui, donner le frisson de sa durée avec les éléments, l’apparence de tous ses changements. 
Il doit nous la faire goûter éternelle. Qu’est-ce qu’il y a sous elle..? Rien peut-être. Peut-être tout.
Tout, comprenez vous..?
Alors je joins ses mains errantes. Je prends à droite à gauche, ici, là partout, ses tons, ses couleurs, 
ses nuances, je les fixe, je les rapproche…Ils font des lignes. Ils deviennent des objets, des rochers, 
des arbres, sans que j’y songe. Ils prennent un volume. Ils ont une valeur. Si ces volumes, si ces valeurs correspondent sur ma toile, dans la sensibilité, aux plans, aux taches que j’ai, qui sont là sous nos yeux, 
eh bien !!, ma toile joint les mains. Elle ne vacille pas. Elle ne passe, ni trop haut, ni trop bas. 
Elle est vraie, elle est dense, elle est pleine…Mais si j’ai la moindre distraction, la moindre défaillance, 
surtout si j’interprète trop un jour, si une théorie aujourd’hui m’emporte qui contrarie celle de la veille, 
si je pense en peignant, si j’interviens, patatras !!! tout fout le camp. »

Suite à cette longue explication du peintre, il est intéressant de relever un certain paradoxe.
Paul Cézanne est un peintre moderne et sans doute celui qui a ouvert en grand les portes 
de la peinture moderne en ce sens qu’il a quitté complètement la vision figurative 
des impressionnistes.
A la fois peintre figuratif malgré tout, il invite a une autre façon d’envisager cette figuration. 
Une autre manière d’envisager la ressemblance avec le sujet représenté et c’est en ce sens 
qu’il est profondément moderne. Ayant pourtant ouvert une porte avec un regard juste purement 
sensible, 
les mouvements de peinture qui suivirent ne furent malheureusement plus animés que 
par la notion d’idée
 ou de concept. La psychanalyse de Freud et l’étude des rêves poussèrent le concept jusqu’à 
l’abstraction et enfin, 
la disparition de la peinture rétinienne d’observation sur le motif.

La modernité en peinture est donc inventée, mais rappelons le ici, surtout sans la pensée. 
Sans l’avoir pensée.

Alors que l’Art d’aujourd’hui conceptualise à tout va et s’acharne à penser tous les aspects 
de son sujet 
au plus près, Paul Cézanne nous explique que la pensée est son premier frein et ce qui l’empêche 
justement de mener à bien son projet créateur. Mais que nous dit-il de ce fameux projet…?
Il nous parle d’éternité.
La pensée serait-elle devenue ennemie de l’éternité.

On peut tout autant, se demander si ce n’est pas à force de trop penser, qu’aujourd’hui
 nous aurions du mal à nous inventer un autre avenir que celui qui nous attend et avec lequel 
il est devenu facile 
de nous faire peur. Comme si toutes ces pensées venues à nous par l’information, la publicité ou 
toutes autres sources notamment numériques, que nous n’avons pas nécessairement convoquées,
 compressées en pourcentages et donc en chiffres, pouvaient nuire à notre faculté d’inventer. 
Ce monde contemporain fabrique, produit et invente, mais sous une même forme qui impose à tous 
de bien penser ses inventions. Hors de cette pensée, point de salut. Ce qui interroge, c’est ce 
rapprochement 
entre la façon dont les produits manufacturés sont pensés et inventés alors même que l’on impose 
à la création artistique de se plier aux mêmes règles.

Vous êtes libre de vos pensées, certes, mais dans l’obligation de penser. Et Cézanne fait la démonstration 
que non seulement, la pensée n’est pas forcément la voix à suivre pour créer, mais pire, elle est peut-être 
même celle qui l’empêche d’avancer et d’éclore. Peut-on se demander alors, si justement, la disparition
 de la peinture ne serait pas liée au fait qu’elle soit aussi un espace poétique indépendant de toute pensée 
et qu’à ce titre il faille la faire disparaitre.

Peinture, éternité, poésie, pensées, vers quelles rives souhaitez vous naviguer, vous échapper, 
vous échouer…?



Dans le tableau que je joins, Cézanne a été classé parmi les impressionnistes ce qui est discutable.

Jean-Yves
28 janvier 2021





                 SEANCE  DU 26 JANVIER ATELIER DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT 








   
          SEANCE DU 21 JANVIER ATELIER DU DESSIN DU JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES 


                                                                                   L’inspiration.

« Mouvement intérieur, impulsion qui porte à faire, à suggérer ou à conseiller quelque action : 
Suivre son inspiration. Enthousiasme, souffle créateur qui anime l'écrivain, l'artiste, le chercheur :
 Chercher l'inspiration. »

« L’inspiration créatrice provient d'une source inconnue ou spontanée. Même les artistes
 ont du mal à expliquer son origine, ils affirment que l'inspiration se déclenche dans la majorité 
des cas de façon hasardeuse à travers les sentiments. »

Cette nouvelle ère dans laquelle la planète entière est entrée depuis l’apparition 
d’un virus incontrôlable a très probablement une incidence marquée sur nos inspirations. « 
Que nous inspire ce virus » est devenu une question rituelle dont les réponses surgissent 
avant même que la question ne soit posée. C’est une sorte d’inspiration imposée puisque 
l’évolution, 
les évolutions de ce virus sont quotidiennes ou presque et nous ramènent constamment à devoir 
nous en préoccuper et à  changer nos comportements.
Elle empêche notre esprit d’être libre et en ce sens elle capte notre inspiration.

L’inspiration est ce qui reste une fois que nous avons éliminé tout ce qui nous traverse l’esprit. 
C’est ce qui revient à ce moment là. L’inspiration est ce qui vient du plus profond de notre rapport 
au monde et c’est malheureusement cette question du virus qui régie nos libertés et nos vies depuis
 trop longtemps déjà et qui monopolise bien trop nos facultés intuitives.

Le drame avec ce virus, serait de nous sentir coupable de chercher notre inspiration en dehors de lui.
Or, sans doute avons nous besoin aussi d’être capable de l’oublier pour notre propre bien être.

Une fois débarrassé de ce poids, il est temps de nous interroger sur notre relation au monde, 
mais au delà du virus, à coté de celui ci, en dehors.

Afin de mieux cerner la part de l’inspiration dans une oeuvre plastique, il convient tout d’abord
 de la détacher 
de la notion de commande. Si l’église a demandé à Michel-Ange de raconter l’histoire religieuse 
sur le plafond de la chapelle Sixtine, c’est bien l’inspiration de Michel-Ange qui le pousse à représenter
 le doigt de Dieu qui se rapproche de celui de l’homme.

Contrairement à Michel-Ange, qui lui, était placé sous les obligations de la commande, il va s’agir
 pour nous de trouver notre inspiration au travers d’un sujet que nous devons définir nous même.

C’est à la fois simple et compliqué.
Simple parce que nous sommes maître de choisir selon notre bon vouloir et donc libre dans notre choix.
Compliqué parce que justement, quel sujet choisir…?

Georges Pérec donne une intéressante définition de la liberté en ce sens qu’il nous explique que
 nous sommes libre de définir notre contrainte. Ce n’est plus celle du commanditaire, mais la notre.
 Les préoccupations de Georges Pérec en tant qu’écrivain sont évidemment différentes de celles de l’église
 pour Michel-Ange et il choisi donc une contrainte différente de celle qui consiste à montrer la vie de Jésus.

Souhaitant mettre à l’honneur les problèmes que posent le fait d’écrire,
 il choisira dont d’écrire un livre en se refusant (sa contrainte) d’utiliser la lettre la plus usitée,
le « E » et donnera comme titre à son livre: « La disparition ».

On peut faire un rapprochement direct avec les peintres modernes et notamment
 les impressionnistes qui eux aussi se sont débarrassés de tous les thèmes académiques 
de leur époque pour mettre en avant des sujets ayant attraits exclusivement à la peinture et donc à leur préoccupation première. La lumière fut leur principal sujet comme la couleur vive fut celle des « Fauves » 
ou plus tard les points de vue fut celle des « cubistes ». Chaque nouveau mouvement moderne 
va ouvrir un nouvel espace d’expérimentation et ainsi créer des nouveautés.

Et vous, quels sont vos préoccupations, qu’attendez vous du dessin ou de la peinture.
 Quels seraient les sujets que vous souhaiteriez expérimenter. Prenez ce temps de descendre
 en votre for intérieur plusieurs fois et notez les idées qui reviennent souvent.
 Cherchez tranquillement votre inspiration.


Les fauves ou le fauvisme

Le cubisme


Jean-Yves
21 janvier 2021








                    SEANCE DU 12 JANVIER ATELIER DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT 








                          SEANCE ATELIER DESSIN DU JEUDI AVEC DELPHINE


Bonjour Fanny Voici la demande que je viens d’envoyer aux élèves sur le groupe. J’envoie ensuite la pièce jointe. Hello les petites mains créatives Voici les gammes de la semaine Dessiner des mains et plus précisément avec l’accroche du poignet Il y a pleins d’exemples mais je vous propose celui de Nicolas de Largiliere plein de douceur et de mouvement. À très vite pour une seconde proposition Delphine



https://images.app.goo.gl/VizjPC6k4ghrC73z5

. La semaine prochaine je ne sais pas encore si je pourrais faire une permanence. Je vous donne vite une réponse. Deux autres propositions : Illustrer un poème. De votre choix, technique et support libres. Et l’entrelacs, le croisement. À vous de chercher une façon de le représenter. Matières qui se croisent, formes qui s’entrecroisent, qui s’imbriquent les unes dans les autres. En dessin, en collage..

.. À très vite Delphine



                  SEANCE  DU 5 JANVIER  ATELIER DESSIN DU MARDI ADULTES AVEC LAURENT 



             SEANCE DU 14 JANVIER ATELIER DESSIN DU JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES 




Bonjour à tous,

Je vous souhaite une bonne année 2021 même si celle ci ne nous permet pas encore de nous retrouver dans l’atelier.
Pour vous distraire et vous encourager, je reprends donc chaque semaine, l’envoie d’un texte offrant des possibilités de sujets à pratiquer et à suivre.
Prenez soin de vous et dans l’espoir de reprendre les cours bientôt.
Cordialement.
Jean-Yves


La trame.

La trame peut constituer un jeu graphique fort intéressant dans le cadre d’un dessin ou d’une peinture en faisant toutefois attention de ne pas tomber dans un effet purement décoratif.

Mais voyons tout d’abord quelle définition nous en donne le dictionnaire.
« Ensemble des fils tendus sur le métier à tisser et passant transversalement entre les fils de la chaîne, pour constituer un tissu. »
« Éléments qui constituent la charpente ou la partie résistante d'un tissu. »
« Ce qui constitue le fond sur lequel se détachent des événements marquants : La trame d'un récit. »
« Maillage, quadrillage d'un plan d'architecture ou d'urbanisme. »
« Ensemble des lignes horizontales explorées au cours d'un balayage vertical unique d'une image de télévision. (Dans les systèmes actuels, pour éviter le papillotement, chaque image comprend deux trames, l'une pour les lignes paires, l'autre pour les lignes impaires.) »

Maillage et quadrillage donne l’idée de quelque chose qui se répète de façon continue et sous une même forme.
Comme bien souvent, ces formes sont issues de la géométrie, le carré (l’enchevêtrement des fils horizontaux et verticaux pour un tissu), le cercle (comme l’on peut en voir sur un toit de tuiles arrondies) ou encore la géométrie triangulaire.

Nous pouvons tenter de chercher autour de nous les éléments susceptibles d’offrir ces répétitions dans lesquelles des trames pourraient apparaitre mais nous pouvons aussi jouer à en inventer.

Parmi celles qui nous entourent dans la nature, nous pourrions citer les verticales qu’offrent des arbres dans leurs alternances avec les vides entre chacun d’eux ou encore de plus petites comme les tiges de plantes diverses. L’irrégularité que nous offre la nature peut rendre plus délicat le fait de voir les trames plutôt que les éléments en eux même, aussi faut-il favoriser une vue d’ensemble.

Dans les constructions humaines en revanche, les répétitions étant plus régulières et donc plus apparentes, l’oeil parvient à identifier les effets de tramage un peu plus facilement.
Les verticales dans un radiateur ou la répétition qu’offre un rayonnage de livres ou encore les grilles entourant une maison ou un parc. La trame d’un papier apparait également lors d’un crayonné léger et à la condition de ne pas procéder à son estompage avec le doigt, un chiffon ou  un crayon à estompe. Je joins quelques dessins de Georges Seurat à titre d’exemple.
Les crans d’aérations dans un volet, les briques d’un mur ou les motifs d’un papier peint.

Au delà de l’observation et donc plutôt dans le cadre de l’invention de celles ci, si les formes géométriques basiques sont un terrain de jeu propice, il nous faudra jouer également sur différentes tailles ou proportions. La même trame peut revenir sur plusieurs échelles différentes, petite, moyenne et grande, permettant ainsi à l’oeil de ne pas se lasser et de rythmer la surface.

Dans l’histoire de la peinture, même si l’on peut parfois observer l’utilisation des trames par les artistes, l’un d’entre eux les a particulièrement mis à l’honneur en les exploitant d’une manière qui finit par être presque obsessionnel. A force de les chercher partout autour de lui et de les mettre en évidence, le spectateur ne voit plus qu’un enchevêtrement de trames qui mobilise toute son attention.
Jean Edouard Vuillard (1868-1940), membre fondateur du mouvement des Nabis a beaucoup appuyé sa création sur l’observation des trames.
Dans un autre registre, les pointillistes ont aussi utilisé le point comme trame de leur technique.

Et vous, quelles trames voyez vous ou auriez vous envie d’inventer…?
Faites m’en part et je serai heureux de vous donner mon avis.

Jean-Yves
14 Janvier 2021




























Jean Edouard Vuillard

Nabi

Pointillisme

Dessins de Seurat


           SEANCE 4 ATELIER DESSIN DU JEUDI AVEC JEAN YVES 


 L’écrire en dessin et en peinture. 


 Lorsque l’on parle d’écriture en dessin et en peinture, nous ne sommes plus dans l’alphabet à reproduire avec exactitude entre les lignes du cahier.
 Cependant, le principe d’imitation de la forme à reproduire reste le même.
 Chaque petit signe alphabétique possède une forme identifiable. La taille des petits ronds formant le « a » le « o » mais aussi le « d » ou encore le « q » et le « g ». Le « c » est amputé d’une partie du cercle. 
Le « e » également. Au delà des ronds, « les fins de lettres » comme ce que l’on accroche au « a » pour qu’il soit différent du « o « ou sur un « p », ce petit retour qui permet d’y accrocher la lettre suivante. 
Viennent ensuite les verticales qui s’élèvent parfois au dessus ou en dessous de la lettre.

 J’ai sans doute omis quelques détails mais je voulais démontrer à quel point nous ne prêtons plus vraiment attention à tous ces paramètres sauf à pouvoir nous relire et être certain que notre lecteur parviendra à nous comprendre.
 Nous avons donc intégré une fois pour toute (et par mimétisme) les formes de ces symboles afin d’échanger nos idées et points de vue en utilisant les mots de l’alphabet qui désormais se font presque tout seul sous notre plume.


 Mais comment faire comprendre par le dessin qu’il s’agit d’un toit.? 
 Deux obliques symétrique formant un angle suffiront elles….? 
 N’y verra-t-on pas une montagne plutôt qu’un toit.?

 Il est intéressant de constater que l’angle des toits est différent d’une région à une autre. Plus aigu en Alsace, il s’aplatit sérieusement en Provence.
 La maison bretonne offre un angle parfois presque droit. 
 Même chose pour la montagne qui offre une multitude d’angles depuis les premiers reliefs jusqu’au pics les plus pointus. 
 Mais sans avoir eu à changer de région. Un objet retient particulièrement mon attention. Il s’agit du seau. Celui le plus usité propose un angle précis qui le rend identifiable comme une lettre de l’alphabet. 
 On comprend dès lors que pour bien dessiner un seau, la première de chose à faire consiste à bien imité l’angle qu’il nous propose. Quelques degrés de différence et votre spectateur n’y verra plus un seau, même si vous avez mis une poignée, un rebord ou quelque autre détail insignifiant. La direction des traits dans l’espace est plus importante que l’idée d’un seau pour le représenter. 
 Tous les objets ne sont identifiables que par leurs formes et ces formes sont à imiter avec précision et doivent donc être observés attentivement. 
La bouteille est déjà un objet un peu plus complexe et offre, comme les toits, des formes variées. Les vins de Bordeaux et ceux de Bourgogne ont choisis des modèles de bouteilles différents. Pour nous, le mot bouteille s’écrit de plusieurs manières différentes.
 Une fois passée cette compréhension de la forme des objets fabriqués par l’homme, il faut maintenant considérer ce que propose la nature.
 Et là, c’est bien plus complexe. Bien plus surprenant. C’est l’ordre d’un désordre qu’il s’agit d’imiter. Notre main se doit d’être souple, les rythmes surtout pas mécaniques car même les répétitions (la même feuille ou le même arbre) ne le sont pas. 
 Le corps humain également n’a rien de mécanique dans son observation en dehors d’une symétrie existante mais qui se propose rarement à nos yeux ou notre point de vue plus exactement. 
L’écriture du corps passe par une souplesse, une ondulation proche d’une lente vibration. A nouveau ici nous comprenons l’importance de l’observation. 
 Elle seule nous donne ce pouvoir d’imitation et de retranscription des formes. 
Elle seule nous garanti de remplir nos imaginaires. A nous ensuite, si nous le souhaitons, de mélanger et d’inventer d’autres formes à partir de ce vocabulaire. 
Mais on ne peut pas se passer de vocabulaire pour s’exprimer. 
Nos images intérieures nous sont utiles et nous permettent de visualiser un petit peu ce que nous avons vu. Nos esprits projettent une image assez nette et pourtant elle ne ressemble pas à ce que l’on dessine. 
C’est avant tout parce que le vocabulaire nous manque. Le vocabulaire des formes de la nature est presque sans limite.
 Des millier d’espèces de plantes et tout autant chez les animaux. 
Des ressemblances mais aussi parfois de subtiles différences que notre oeil finira par percevoir si il prend ce temps d’absorption nécessaire et qu’il met son observation à l’épreuve sur la feuille ou la toile. 
 Dessiner ou peindre debout permet à tout le corps d’entrer plus facilement en résonance lorsque l’on essaie d’imiter un objet avec un geste. On imite la forme par un geste que l’on peut répéter plusieurs fois avant de se décider à le déposer sur la surface. 
 Mais c’est en grand caractères que nous écrivons cet alphabet des formes, nous nous familiarisons avec lui et l’intégrons peu à peu en nous. 

 Et vous, quelles écritures voyez vous autour de vous….? 

 C’est avec plaisir que vous pouvez les relever et me les envoyer, je me ferai un plaisir de vous donner mon avis. 

 19 novembre 2020.









                                          Seance Atelier dessin du mardi Laurent 






Seance Atelier dessin du jeudi soir avec Jean Yves 

Une histoire d’Amour…pour les peintres…!

Il est un fait que tout le monde reconnait, il nous faut des yeux pour voir.
Mais ceux ci suffisent-ils…?
Avoir une bonne vue est-t-il suffisant..?

Car encore faut-il qu’il y est quelque chose à voir pour le regarder.
Mais ceci suffira-il également…?

Deux phénomènes distincts et apparemment  opposés, sont à l’oeuvre pour qu’enfin nous puissions contempler et satisfaire nos yeux.

Sans doute parce que j’aime la peinture, j’ai envie d’y voir une belle histoire d’Amour à raconter.

Le tout premier des deux phénomènes traverse l’espace sans laisser aucune trace et l’on ne peut donc ni le saisir, ni l’attraper pour le capturer puisqu’il est invisible à l’oeil nu. Nous ne savons pas où il se trouve et il est en même temps partout.

Sauf que pour se révéler, il aura grand besoin de son opposé et donc du second phénomène qui lui, ne peut exister et devenir visible au regard du spectateur, que si le premier est présent
 Le second phénomène peut donc être présent sans que nous le sachions mais absent également sans que nous le sachions tant qu’il n’a pas rencontré son opposé lui aussi.
Car nous sommes bien d’accord que le seul endroit sans aucune matière, aucune particules aussi petite soit-elle, c’est dans l’espace interstellaire et non sur terre ou l’atmosphère joue bien évidemment un rôle magnifique pour les peintres.

Les voici enchainés l’un à l’autre pour le meilleur et pour le pire. 
Que l’un des deux disparaisse et le peintre ou le dessinateur est face au néant.
Plus rien à voir. Un seul d’entre eux absent et il ne reste plus rien.

Comment dès lors, ne pas prendre conscience que si un jour, ce fragile Amour entre eux deux devait cesser, nous serions tous plonger dans le noir le plus absolu…?
Comment ne pas être sensible à cette union qui est une source d’inspiration infinie…?
Comment se dire peintre et ne pas se donner la peine d’observer avec attention ce jeu délicat, complexe et toujours surprenant que ces deux là se livrent constamment autour de nous…?

Il est temps non seulement d’observer mais aussi de noter le fruit de nos observations. Regarder, voir et tenter de comprendre leurs jeux et leurs rôles spécifiques.
 Etre à l’affut de leurs moindres désaccords et ressentir avec émerveillement lorsqu’ils unissent leurs forces pour mieux nous éblouir.
Fêter cette union sans donner de place à l’un plus qu’à l’autre, toujours rester équitable. Ne voir que ce que l’un apporte à l’autre mais aussi leurs cachoteries qui nous place dans l’incertitude.
 C’est souvent d’ailleurs dans ces instants rares qu’eux même nous désorientent, tentent de nous perdre tout en nous faisant rêver puisque nous ne traçons que l’impression de ce que nous avons cru comprendre. C’est dans cet entre deux, la certitude d’avoir un doute, que nous inviterons le spectateur à faire un effort pour retrouver ce que nous sommes venu lui montrer. A son tour d’observer, à nous de le faire travailler afin qu’il ne se contente pas toujours de reconnaitre dans l’évidence mais qu’il soit heureux d’avoir fait cet effort pour saisir ce que nous sommes venus lui dévoiler.

Lumière et matière s’aiment bien malgré eux et si ils ne le savent pas encore, c’est le rôle du peintre que de vite le leur faire savoir et de célébrer cette union dans toute sa diversité et pour la plus grande joie des spectateurs. C’est aux peintres de capturer ces instants d’intensité.

La lumière inonde toutes les matières de la même façon, répandant ainsi l’harmonie et chaque matière fait résonner cette lumière à sa manière, la répercute comme pour s’en défendre, pour ne pas se laisser envahir ou simplement la partager avec ses voisines en lui prenant un peu de son intensité au passage.

Et que dire des transparences subtiles et si nombreuses, des contrejours intriguant ou encore des noirs de Soulages. Comment dès lors ne pas sentir cette différence frappante d’un même tissu qui n’est pas encore parfaitement blanc en pleine lumière et malgré tout encore si lumineux dans l’absence de celle ci. Et ce ciel, bleu ou flamboyant parce que chargé de particules, cet atmosphère sans qui ce ciel serait d’un noir encore plus profond que le « Vantablack » d’Anish Kapoor.

Tant que ces deux amants jouent du matin au soir et même la nuit grâce à la fée électricité, le peintre restera toujours joyeux et inspiré tout comme le spectateur sera ravi de mener son enquête sur la toile.

Et vous, que voyez vous de cet Amour devant vos yeux…?
Est-il temps de faire la noce…?

Jean-Yves
26 novembre 2020 



                                                     SEANCE ATELIER DESSIN DU JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES 



Ecritures


Dès l’école maternelle, nous sommes encouragé à dessiner et à peindre, à développer nos gestes 
pour prendre conscience de notre corps.
Puis, petit à petit, apprendre à maitriser ces gestes pour que bientôt, notre bras, notre main 
et enfin nos doigts puissent en composer des formes précises. Passer du corps entier à nos doigts 
qui vont être alors capables de former des petits ronds et des petits traits qui deviendront des lettres.
Comme si cet encouragement à l’expression par le dessin n’avait eu d’autre but que celui de nous conduire
 à une sorte de réduction à l'écriture.

Chacune de ces lettres va alors pouvoir s’assembler à d’autres, par deux ou par trois parfois
 et former ainsi des syllabes. Assemblées à leur tour, le mot va naitre.
De là, nous apprendrons à concevoir des phrases bien construite afin d’être en mesure bientôt de raconter 
une histoire ayant du sens.

Une introduction puis sans doute plusieurs chapitres guiderons notre lecteur dans le monde 
que nous avons choisi de lui faire découvrir.

De lettre en lettre, de syllabe en syllabe, de mot en mot, de phrase en phrase, de page en page,
 notre histoire progresse au rythme de notre lecture.

Il est fort probable que des retournements de situations nous désarçonnent et fassent basculer
 nos certitudes
 face à cette histoire qui se déroulait jusqu’ici facilement. 
Ce rebondissement attise notre curiosité et il nous sera certainement difficile de refermer ce livre 
tout de suite malgré l’heure tardive ou simplement nos obligations du moment.

Nous reprendrons donc notre lecture au plus vite dès qu’un peu de temps nous sera donné 
et il est fort probable qu’à nouveau l’histoire nous entraine, nous promène dans un univers captivant
 et toujours surprenant.

De rebondissement en rebondissement, il nous faut poser à nouveau ce livre parce que la vie
 nous appelle 
et durant cette longue journée nous penserons à cet instant, à ce soir, où enfin nous aurons 
le temps suffisant 
pour dévorer ces dernières pages haletantes qui mèneront au dénouement de cette fabuleuse histoire.

Nous découvrirons le mot de la fin que rien ne laissant pourtant présager.
 Aucun signe avant coureur ne pouvait laisser entrevoir une telle conclusion. 
Tout nous était caché pour que notre surprise en soit plus grande et plus intense encore.


Sauf que la découverte d’un tableau est tout autre.

De la première lettre jusqu’au dernier mot, tout nous est montré simultanément. 
Le tableau est ouvert à toutes les pages en même temps. 
Nos yeux y ont accès, d’un coup. Une fraction de seconde pour tout voir.

A nous ensuite, dans cet espace, d’éventuellement retrouver les petits signes qui pourraient nous faire 
penser à une lettre, si peu qu’il en est vraiment.
Et c’est la raison pour laquelle un tableau ne doit pas se construire comme un texte
 et donc par une suite de signes mis bout à bout les uns aux autres mais comme un ensemble cohérent. 
Nous glisserons de cet ensemble vers les détails si besoin est, mais jamais l’inverse, surtout jamais.

Nous devons donc commencer par ne pas saisir notre crayon ou notre pinceau entre nos trois doigts, 
proches de l’extrémité de l’outil et de la surface lorsque nous écrivons. 
Nous devons faire le chemin inverse, nous devons désapprendre ce que les institutrices et instituteurs 
ont eu tant de mal à nous apprendre.
 Quitter nos doigts, nos mains et nos bras et retrouver un geste qui sollicite notre corps entier. 
Tenir son pinceau ou son crayon comme un fleuret.

Dans le sujet que nous observons, nous ne devons pas chercher les lettres qui le constituent 
en pensant que les ajouter avec précision les unes aux autres permettra d’obtenir un ensemble 
juste et réussi 
Il nous faut au contraire tenter de déterminer les grandes masses, les ensembles et tracer ceux ci 
dans un premier temps. 
Si l’ensemble est architecturé convenablement, alors seulement les détails trouveront naturellement 
leurs places. 
Si ces grands traits posés en premiers et qui vont déterminer l’architecture et la structure 
de votre surface proviennent d’un élan de tout notre corps entier, alors cela se ressentira 
sur votre dessin. 
Avant même de tracer, répétez ce geste comme une danse au risque de passer pour un fou. 
Donnez lui cet élan nécessaire en oubliant les lignes du cahier qui réduisaient tant vos gestes.



Du 27 octobre 2012 au 18 mars 2013 se tenait au Centre Georges Pompidou, une exposition intitulée
 « De la lettre à l’image »
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Lettre_image/index.html#liberation

Cette exposition nous montre la lente avancée vers un rapprochement inéluctable qui s ‘opère
 entre représentation écrite dans la représentation visuelle.
Si de tous temps, la peinture a été au service de concepts religieux ou historiques, 
les impressionnistes et les modernes les en ont libérés. Le concept « Art contemporain » a conçu
 la peinture conceptuelle avant d’éliminer presque totalement cette dernière.

Sans peinture et donc sans geste libre contenu dans une forme, les Arts visuels ont pu libérer 
le geste de sa contrainte de représentation qui nous donnait l’illusion de reconnaitre un objet.
 L’objet est devenu le geste lui même et donc pourquoi pas des lettres pour montrer au spectateur
 qu’il s’agit bien d’un geste lorsque l’on écrit. Retour inéluctable aux symboles comme ceux 
de l’alphabet 
mais en utilisant les objets de la vie courante dans le cadre d’une installation, ou pour un tableau, 
d’objets, d’éléments de tous ordres qui feront office d’alphabet.
De petits gestes à nouveau pour une lecture basée sur la notion d’écriture dans l’oubli total 
de ce que peut apporter la peinture dans les gestes qui lui sont propres.



Jean-Yves
3 décembre 2020.


                                                       SEANCE ATELIER DU DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT 














   
                          Seance Atelier du dessin du jeudi soir avec Jean Yves 


Le dessin en valeur

Si la couleur est constituée de ce que l’on appelle la valeur et la teinte, nous comprenons 
que le rôle du dessin soit aussi d’apprendre à maitriser les valeurs en noir et blanc sur une feuille 
et ainsi de traduire par un gris, n’importe quelle couleur se présentant à nos yeux.

Pourquoi parle-t-on de valeur….?

Ce terme permet de ne pas se laisser abuser en posant par exemple, un gris très foncé 
pour représenter un objet noir et un gris très clair pour représenter un objet blanc mais au contraire
 d’être davantage concentré sur la luminosité que ces deux objets nous renvoient.

Car bien sur, un objet blanc situé dans une zone très peu éclairée paraitra beaucoup plus sombre 
qu’un objet noir et luisant en pleine lumière. Parler ici de noir et blanc peut donc devenir confus 
alors que parler de valeur (claires et foncées) sera beaucoup plus juste.

Ces deux objets, l’un blanc et l’autre noir seront eux mêmes constitués de plusieurs valeurs
 dont certaines seront identiques et d’autres complètement différentes et tout cela dans 
des proportions variées. C’est donc davantage dans ces proportions que nous ferons apparaitre 
l’objet comme étant noir ou étant blanc mais toutes les valeurs qui leur sont communes vont les rassembler
 et créer des liens.

Il est important de noté que notre feuille est blanche et l’on comprend aussi que traduire un blanc 
sur notre surface, demandera de foncer tout ce qui entoure ce blanc et que plus nous foncerons son entourage,
 plus notre blanc s’éclaircira. Dès lors, nous traduisons la lumière et non la couleur de l’objet 
que celui ci soit noir ou blanc et tout cela à partir du feuille blanche et donc remplie de lumière de façon égale, partout.

A partir du moment ou les objets que nous avons a dessiner sont colorés, il faut extraire la luminosité
 de ceux ci et ce qui se passe bien souvent, c’est que ces objets bleu, rouge, vert ou mauve, peuvent avoir exactement la même valeur et donc produire le même gris. Cela encourage bien évidemment les passages.

Enfin, nous savons qu’il existe plusieurs manières de traduire la perspective dans un tableau.
 La perspective des lignes, (ce que l’on appelle la perspective isométrique), mais également 
la perspective des valeurs (les clairs avancent et les foncés reculent) puis, la perspective des couleurs 
(les chaudes avancent et les froides reculent).

Dans la perspective des valeurs, la question n’est pas que ce soit plus clair dans les arrières plans 
ou plus foncé mais il s’agit qu’il y est moins de contraste. Le même blanc au premier plan deviendra 
gris clair en reculant et le noir du premier plan deviendra gris foncé en s’éloignant. Il est ainsi possible 
de traduire plusieurs plans successifs en ôtant du contraste sur chaque plan qui s’en va dans le fond.

Un petit mot sur le travail de la couleur pour comprendre que la maitrise des valeurs par le dessin
 permet ensuite de mieux se concentrer spécifiquement sur la teinte.
La teinte, c’est le degré ou l’intensité d’une couleur. Pas le fait qu’elle soit claire ou foncée mais que 
cette couleur soit plus ou moins forte en intensité colorée.

Un jaune assez fade ou au contraire très acidulé et donc virulent. Un rouge qui frôlerait l’orangé ou au contraire 
serait plus rose. Un vert qui serait très jaune, ou à l’inverse presque bleuté.
Et pour toutes ces couleurs, le fait qu’elles se grisent également, qu’elles soient « rabattues »
 afin que leurs éclats colorés soient maîtrisés. Les couleurs de nos tubes sont vives et donc peu naturelles 
et c’est le rôle du peintre de les ajuster à ce qu’il voit par des mélanges subtils.

Et vous, parvenez vous à distinguer la teinte de la valeur dans ce qui vous entoure…?

Jean-Yves
10 décembre 2020.

                                  Seance atelier dessin du jeudi apres midi 


Hello à tous Voici un nouveau sujet qui j’espère va vous inspirer. Au regard de vos différents envois et des matins brumeux je vous propose de travailler le brouillard. La disparition ou l’apparition des formes. Fusain, acrylique, pastels, crayon blanc sur support noir, crayons de couleurs ( en superposant les trames)....À vous de voir comment vous pouvez traiter ce sujet. Ci-joint aussi d’autres poses assises toujours issues du roman graphique et une image de pénombre. Je vous souhaite une excellente semaine😊 Delphine








Le trait

Si nous avons vu ce rôle négatif que pouvait avoir le trait dans les notions de passages, celui ci n’en demeure pas moins d’une importance capitale.
Le dessin, c’est avant tout le trait.
Tout prend naissance avec lui et c’est donc l’occasion d’en étudier différentes fonctions.

La première de ces fonctions est d’entrer en contact avec l’espace de création. Avant même de « dessiner » quoi que ce soit, juste tenter d’approcher et de structurer notre surface dans le choix que nous avons fait de devoir y déposer un certain nombre d’éléments visuels. C’est un espace à déterminer dont il faut surveiller les impacts qu’auront nos tracés en tant que simples traits et non en tant qu’objet reconnaissable au fur et à mesure sur la surface.
En effet, tout trait posé sur le papier modifie inévitablement l’équilibre qui régnait précédemment dans ce cadre.

Des traits qui fabriquent des lignes imaginaires entre les éléments et qui n’ont pas de fonction figurative mais qui au contraire forment la part abstraite et constructive nécessaires à toute oeuvre figurative de qualité.

Ne pas dessiner les éléments mais juste envisager leurs différentes places dans un espace donné et limité de fait. (Car le dessin, contrairement à la sculpture, se conçoit dans un espace limité par un cadre). Qu’il s’agisse d’une grotte, d’un timbre poste, d’un mur mis à disposition, d’une feuille de papier ou d’un tableau, l’espace est « par avance » parfaitement déterminé et connu.
C’est un peu comme si, plus l’espace était déterminé, plus il nous fallait ne pas déterminer trop vite les emplacements des objets afin de toujours pouvoir affiner leurs rapports dans l’équilibre général de cet espace. Si il est facile de recadrer un dessin en éliminant des parties peu pertinentes, il est plus compliqué de découper le châssis d’une toile et de retendre celle ci d’une façon convaincante pour en modifier le cadrage. Il nous faut anticiper l’espace par notre imaginaire et le rendre concret par le trait.
Un trait léger donc, qui pourra être effacé facilement ou simplement supplanté par un autre trait légèrement plus accentué.

J’insiste sur cette première phase de construction de l’espace car une fois le dessin bien plus engagé, il ne sera plus guère possible de revenir en arrière. Il s’agit de la composition, de l’équilibre des forces et des tensions à venir d’ou le fait de surveiller le coté abstrait bien plus que le coté figuratif.

C’est à force d’affiner, d’aller peu à peu vers chaque objet tout en le structurant lui même comme étant un ensemble, et toujours dans cette notion d’équilibre global et d’impact sur la surface entière, que le dessin apparait alors. L’objet, malgré sa singularité et son autonomie, est relié dans tous ses traits qui le composent, avec l’ensemble du cadre et avec tous les autres éléments et non tout seul parmi d’autres et perdu dans l’espace. Ce qui relie tout ce petit monde dans le cadre unique de la feuille, c’est le trait. Ce qui permet cette lente construction afin de respecter chaque élément pour qu’il rayonne pleinement dans la surface, c’est toujours le trait. Tout part du trait et c’est la raison pour laquelle le dessin demeure la base de toute création.

Si la première fonction du trait consiste à construire notre espace, sa seconde fonction est de l’ordre du sensible. 
Sa qualité vibratoire et bientôt ce que l’on appellera le style ou la « facture » d’un artiste, son écriture reconnaissable entre toutes.
Si nous ne connaissons pas à l’avance notre propre style et que nous savons que celui ci mettra des années avant d’éclore de façon naturelle, il s’agit alors d’expérimenter des manières diverses pour le stimuler et d’en constater les effets sur la surface. Mais nous pouvons également étudier et copier les grands Maitres afin de déceler leurs variétés d’écritures. C’est en examinant ces Maitres que nous constaterons que le trait est multiple et infini car il en existe autant de sortes que d’individus.

Essayer également des outils différents comme la plume, le stylo ou la pierre noire et d’autres encore comme le calam ou la sanguine nous oblige à un comportement différent qui forme notre sensibilité. 
L’idée est de nous sortir de l’écriture de l’alphabet scolaire et d’une maitrise froide afin que justement notre trait devienne un outil de pure sensibilité au delà de ce qu’il cherche à représenter. Il ne s’agit donc pas non plus du trait que nous pouvons trouver dans le dessin technique et industriel qui, lui, a été remplacé par le trait numérique.

Le trait de l’écriture conventionnelle de l’alphabet reste malgré tout un élément encore vivant, contenant notre part d’humanité et quelque part, notre style, mais dans un domaine réservé et surtout dans un espace beaucoup plus contraint. Nous pouvons reprendre chez celui ci, ses pleins et ses déliés mais à une autre échelle, celle d’une dimension qui intègre le corps entier cette fois ci.

Il faut aussi penser la notion de rapidité que ne pouvons qu’imaginer à la lecture d’un dessin ou d’un tableau.
Un tracé lent ou énergique et rapide ne produira pas le même effet dans le regard du spectateur et il nous faut en être conscient au delà du fait de simplement faire un « beau dessin ». 
Bien souvent d’ailleurs, le spectateur n’est pas ému par ce que nous pensions et le trait concours à son émotion plus que nous ne l’aurions pensé.

Enfin, ce que nous appelons un trait libre.
Un trait qui sait où il va mais qui ne donne pas l’impression d’être dirigé. Un élan, une fluidité sans faille ou au contraire vibratoire tout en épousant la forme qu’il cherche à représenter. Un trait potentiellement énergique mais jamais nerveux. Ou bien encore, des traits désordonnés pour alimenter une confusion.

Et vous, quel est votre trait, quels sont vos traits…?

Jean-Yves
17 décembre 2020




                                   SEANCE ATELIER DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT