DESSIN D APRES MODÈLE VIVANT
THEME ANIMALIER
DESSIN NATURE MORTE VANITE AVEC LAURENT
ATELIER DESSIN JEUDI AVEC DELPHINE
ATELIER DESSIN JEUDI SOIR
AUTOPORTRAITS NOIR ET BLANC
DESSINS CROQUIS AU CHATEAU AVEC DELPHINE
PEINTURE SUR CARTON INSPIREE D UNE OEUVRE
AVEC DELPHINE
ATELIER DESSIN ETUDES DE CHEVAUX AVEC LAURENT
Nature morte avec Jean Yves
Nature morte avec Laurent
Autoportrait noir et blanc avec Laurent
ATELIER DESSIN JEUDI AVEC DELPHINE
NATURE MORTE
ATELIER DESSIN MARDI AVEC LAURENT
ATELIER DESSIN AVEC JEANYVES NATURE MORTE
ÉTUDES ARBRES AVEC LAURENT
SEANCE DU 19 MAI ATELIER DU JEUDI SOIR DESSIN
SEANCE DU 6 MAI DESSIN AVEC JEAN YVES
Bonjour à tous.
La « rencontre » avec les élèves aujourd’hui devant se faire entre le parking et la salle de sculpture,
elle a été annulée à cause de la pluie. Trop de risque d’abimer les dessins et peu confortable avec le froid.
Le prochain jeudi est férié (13 mai) et je serai ensuite absent le jeudi 20 mai.
Nous nous verrons donc la prochaine fois le jeudi 27 mai pour un cours en extérieur de 17h30 à 20h30
si le temps le permet.
Il est encore trop tôt pour savoir si nous aurons l’autorisation de nous retrouver dans la salle en cas de pluie.
Voici donc quelques idées à développer durant ces trois semaines:
Je vous encourage à dessiner tout ce qui s’offre à vos yeux sous forme de petits dessins rapides
(carnet de voyage).
Que ce soit en intérieur, chez vous ou en extérieur, je vous encourage également à prendre une photo
de ce point de vue qui vous a séduit puis d’entreprendre vos dessins sans vous soucier ou vous référer
à la photo en question. Celle ci vous servira d’outil de « correction » uniquement après coup.
Vous pouvez vous inspirer de la vidéo posée sur le blog de l’AMAP de notre collège Laurent, qui vous invite
à dessiner des souliers et donne quelques exemples intéressants dans l’histoire de l’Art.
Un autre exemple d’exercice souvent pratiqué dans les écoles d’Art consiste à dessiner l’intérieur des placards
et des armoires de la maison.
Je vous renvoie ici à nouveau mes deux textes concernant la « Peinture en extérieur » et «
Dessin et peinture durant le second confinement » susceptible de vous fournir des pistes d’inspirations.
Comme il est fort probable, si le temps le permet le 27 mai, que nous dessinerons dehors, autour de l’AMAP.
S’interroger sur le fait de représenter la nature et donc regarder avec attention les différentes propositions
qu’ont pu faire les peintres au long de l’histoire de l’Art peut vous encourager à expérimenter de nouveaux moyens d’expression.
Je vous souhaite à tous de reprendre au plus vite pinceaux et crayons en vue d’un été qui s’annonce enfin
déconfiné et qui nous permettra de redécouvrir la nature qui nous entoure.
Jean-Yves
SEANCE ATELIER DESSIN DU JEUDI 29’AVRIL AVEC DELPHINE
Élèves du jeudi
Hello à tous
Nous pourrons bientôt dessiner dehors, nous attendons l’autorisation de la mairie.
Je vous propose de travailler des petits croquis sur le vif. Au feutre, au stylo, à l’aquarelle, aux crayons de couleurs.
J’espère que vous allez bien. Je désespère de vous revoir.
Si vous avez besoin de matériel vous pouvez venir en chercher à l’atelier. J’y serai aujourd’hui à partir de 13.30.
À très vite
Delphine
SEANCE DU MARDI 4 MAI ATELIER DESSIN AVEC LAURENT
SEANCE DESSIN DU JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES
Seance 31 mars adultes laurent
:
Bonjour à tous, pour bien reprendre dans notre dynamique, je voudrais vous proposer de continuer à travailler sur la littérature. Choisissez un écrit court (genre poème, conte) de quelques lignes et faites en une illustration. Afin que chacun puisse comprendre d'où vous êtes partie, ça serait chouette de mettre, en parallèle de votre illustration, une copie du texte que vous avez choisi. Voire pourquoi pas d'imbriquer texte et illustration... Pensez large, il y a beaucoup de textes assez courts (parfois une dizaine de lignes) qui sont assez forts et riches pour vous évoquer une image. À vos méninges et vos crayons ✏️ Bises. Laurent
SEANCE MERCREDI 31 MARS
Seance cette semaine de l atelier dessin du jeudi avec Delphine pour les adultes
Bonjour à tous
Nous ne savons pas encore si nous pourrons nous voir en extérieur ensemble. Je voulais vous proposer d’aller dessiner les cerisiers qui sont en train de fleurir dans le parc du château.
Ce se don le thème des jours à venir : le frémissement du printemps et l’explosion de la couleur ! Comment du gris vert brun nous passons petit à petit à des verts plus francs, à des couleurs vives et chatoyantes.
Vous pouvez travailler aux pastels, aux crayons, superposer les techniques comme amener de la couleur sur un dessin au bic ou au fusain.
À très vite j’espère
Delphine
SEANCE DU 18 MARS
SEANCE DU 11 MARS ATELIER DESSIN AVEC JEAN YVES
L’oeil.
Notre oeil a ceci de fabuleux, qu’il peut à la fois fixer un point très précis et
en même temps voir malgré tout, ce qui se passe autour de ce point et cela
dans un périmètre assez conséquent.
Il porte en lui ce fameux rapport du détail face à l’ensemble.
Si le détail est l’endroit vers lequel se dirige instinctivement notre regard
pour tout de suite saisir et comprendre, pour voir et regarder, le dessin nous
apprend rapidement que celui ci, ce détail qui nous rassure, n’a de sens que
dans le rapport qu’il entretient avec le reste de ce qui se trouve dans notre
champ visuel.
Il s’agit dès lors, d’ouvrir son regard à cet « à coté » afin de mieux favoriser
ce rapport plutôt qu’à espérer que seul le détail puisse être l’unique solution
pour saisir notre sujet. Ouvrir notre regard est donc la première des gymnastique
que nos yeux doivent entreprendre car ce détail, pour le coup, renferme souvent
le diable qui nous empêche d’appréhender l’ensemble. Et plus nous avons du mal
à saisir cet ensemble et plus nous pensons que cela est dû au fait ne pas avoir regardé
ce détail avec assez de minutie et nous enfermons ainsi encore davantage
notre vision dans un aveuglement presque sans issue.
Sortir du détail nous entraine dans un semi brouillard, dans une zone floue et peu confortable où nous n’aimons guère nous promener. Le contraire de la sécurité et
c’est ce besoin de sécurité qui bien souvent ramène nos yeux au détail
afin que nous soyons vite rassuré.
Mais tentons cette expérience malgré tout, osons ne pas trop écouter les bons
conseils sécuritaire constamment martelés pour nous aventurer en plein marécage.
Commençons par fixer un point, un détail donc, mais laissons au regard le soin de s’élargir, essayons de regarder là où nos yeux ne sont pas orientés ou dirigés.
Par notre concentration, sans faire bouger nos yeux toujours fixés sur ce point
devant nous, nous parvenons toutefois à nous déplacer dans
notre propre champ visuel.
C’est inconfortable car tout nous aspire à déplacer nos yeux vers l’objet de cette concentration. Il s’agit de résister à cette tentation.
A ce stade, nous allons maintenant sortir notre crayon dont la pointe pourrait parfaitement symboliser cet espace précis de notre regard lorsque
nos yeux visent un point particulier sur le sujet. Dans le cadre d’un dessin technique,
c’est assez évident car le cheminement de la construction de notre dessin suit un protocole précis, qui encadre la position de la pointe de notre crayon
tout comme la règle ou l’équerre lui assurent la sécurité nécessaire à produire
une ligne bien droite. Mais dans le cadre d’un dessin dit « artistique »
nous investissons l’espace différemment car celui ci doit être l’espace de la poésie,
de la liberté et de l’humain.
Pas de protocole stricte autre que celui de l’intuition même si quelques règles de bons sens permettent d’éviter les erreurs les plus évidentes. A commencer par conserver
le lien du détail de la pointe de notre crayon avec l’espace complet de notre surface
qui lui, pourrait à son tour symboliser notre champ visuel.
Il est par ailleurs intéressant de constater qu’en pratiquant un champ visuel à l’hôpital,
il y a toujours une zone aveugle dans l’espace environnant le point fixé par notre regard et cet endroit correspond au raccordement du nerf optique.
Un peu comme si ce qui nous permettait de voir nous rendait également aveugle
à cet endroit. Peut-être une leçon à en tirer.
toujours de la même façon que ce que nous avions vu au sujet d’une lumière à faire apparaitre sur une feuille blanche en travaillant tout ce qui n’est pas cette lumière puisque cet espace doit rester clair, nous devons ici nous concentrer
presque davantage sur ce qui ne concerne pas la pointe de notre crayon mais sur le rapport qu’entretiendront nos traits avec le reste de la surface.
Et donc chaque forme devra s’inscrire en harmonie avec les autres à condition d’être attentif à ces autres éléments tout autant qu’au détail que nous entreprenons.
C’est dans ce rapport que l’ensemble va s’épanouir.
Quelques gribouillages peu définis par ci et par là afin de traduire les diverses zones d’ombres et très vite, l’imaginaire se plait à reconstituer une réalité encore
évanescente malgré ce peu de cohérence que nous allons dès lors pouvoir développer
et ajuster dans ses différents rapports. L’oeil qui embrasse l’ensemble dicte à la main
les endroits qu’elle doit visiter sans jamais s’y attarder afin que tout le dessin « monte » dans sa globalité, progressivement. Tout comme pour notre oeil, évitons le point fixe, ouvrons notre regard sur la page entière et cherchons notre point aveugle
afin de mieux voir encore.
Jean-Yves
11 mars 2021
SEANCE DU JEUDI 4 MARS
SEANCE DU 11 FEVRIER ATELIER DESSIN DU JEUDI AVEC JEAN YVES
Le charnel et la peinture.
Le mot peut paraitre un peu fort ou quelque peu déplacé, mais il veut montrer
à quel point dessiner ou peindre stimule et engage notre corps entier
à partir de notre seul sens rétinien, le sens de la vue.
De la même façon, se retrouver devant un tableau va produire sur nous
un effet qu’aucune reproduction ne sera jamais en mesure d’imiter et qui,
passant de la surface du tableau à notre oeil, sans aucun autre intermédiaire
va nous toucher.
Bien sur, certains d’entre nous portent des lunettes qui parfois perturbent
les droites situées les plus aux bords du tableau, mais qui heureusement,
altèrent peu les couleurs.
Si nos lunettes sont constituées de verres transparent, leur positionnement
sur le bout de notre nez et nos yeux juste derrière, tout proche du carreau,
ne permet pas aux reflets inopportuns de s’immiscer entre elles et nous,
facilement.
Mais ce en face de quoi nous nous trouvons hélas de plus en plus souvent
et qui nous vient de différents facteurs (assurances, rentabilité et sécurité),
ce sont des vitres.
Ces fameuses vitres ont été posées depuis seulement quelques années
afin de sécuriser des oeuvres qui ne deviennent rentables qu’à partir
d’un certain nombre de spectateurs ou, comme la Joconde par un flux rayonnant
et constant garantissant des entrées. Difficile de s’en passer sans faire un accro à la démocratisation de l’Art.
Mais elles font bien souvent miroir et il faut alors avoir plus d’un seul point de vue
sur la surface pour parvenir à embrasser l’ensemble du tableau.
Cela désorganise l’espace et empêche une vision cohérente,
celle justement qu’à eu le peintre lorsqu’il a peint son oeuvre.
Une sorte de cubisme imposé à notre regard sur le tableau.
Certainement aussi l’éclairage, joue un rôle dans notre perception du tableau,
risquant de se réfléchir sur la vitre. Rappelons qu’au tout début,
les salles de présentation des oeuvres étaient orientées au nord
comme les ateliers dans lesquels elles ont été conçues, afin toujours que le regard
du spectateur, mais également ici la lumière de la pièce, soit au plus proche
des conditions rencontrées par l’artiste lors de la conception de l’oeuvre.
Hors, nous avons basculé dans l’époque du numérique, des écrans et du télétravail.
Ce qui signifie que la plupart des tâches peuvent êtres faites désormais à distance
à l’aide d’un simple ordinateur, d’internet et même d’un téléphone.
Perpétuellement désormais, une machine s’interpose entre nos sens et ce que nous voyons.
Le secteur culturel s’ouvre à ces pratiques lui aussi et tente de s’adapter.
L’Opéra ou les Musées sont sur la toile à défaut de pouvoir recevoir du public
mais cette opération nous ampute de quelque chose. Si internet permet de visionner
chez soi un spectacle visuel ou un tableau facilement, c’est cette partie qui nous
est ôtée qui constitue notre approche « charnelle » à l’oeuvre.
Prenons en exemple un monochrome d’Yves Klein.
Ce que nous voyons, ce sont des pigments. Contrairement aux tableaux
que nous avons l’habitude de voir dans les Musées et dans lesquels les pigments
ont été mélangé à un liant pour former une pâte épaisse appeler « peinture »,
Yves Klein à étalé le liant avec ses mains puis il a aspergé de pigment
la surface devenue collante. Prenez le temps de regarder sous le tableau,
et vous verrez encore aujourd’hui quelques pigments tombés au sol.
L’effet sec du pigment non mélangé donne à celui ci un éclat tout à fait particulier
que l’oeil perçoit et qu’il distingue parfaitement de celui d’une pâte homogène.
Si toutefois l’oeil ne le distingue pas consciemment, il n’en demeure pas moi que le ressenti sera différent entre pigment et pâte.
Mais si le fait que nous n’en ayons pas conscience signifie que nous pourrions
nous en passer, cela revient à nous ôter le coté charnel que nous entretenions
avec la chose regardée et dire que, tout compte fait, qu’il s’agisse de pâte, de pigment,
ou d’un écran, nous regardons la même chose.
Bien sur qu’un document administratif, qu’il soit sous une forme papier ou
en un tableau excel contiendra les mêmes données.
A quoi bon conserver dès lors un ressenti inconscient chez le spectateur
puisque dans ce cas justement celui ci ne peut fournir aucune donnée.
Mais une oeuvre peinte n’est pas un document. C’est un espace poétique
de sensations physique provenant du sens de la vue avant tout.
Ensuite seulement cette oeuvre peut nous offrir des informations historiques d’importance dont on pourra extraire éventuellement des données.
Les couleurs sont des longueurs d’ondes que notre système nerveux central
analysent et qui produisent des effets en nous. Et ce même pigment bleu qu’utilise
Yves Klein produira inévitablement un effet différent de celui d’une simple pâte.
De plus, parmi la puissance des effets, il faut aussi tenir compte de la taille des tableaux d’Yves Klein.
Mais que reste-il de toutes ses sensations lorsque nous regardons
un monochrome bleu d’Yves Klein sur notre smartphone et même sur le grand écran de notre ordinateur. Il reste une information culturelle. « Oui, j’ai bien reconnu un monochrome d’Yves Klein. Oui, maintenant que vous avez regardé mon écran, vous savez ce qu’est un monochrome de Klein. »
Vous connaissez l’information, mais vous êtes privé de la sensation.
Vous êtes privé du charnel. Pareil avec l’ouïe et encore plus frappant avec un bon plat présent à l’écran qui ne remplira pas votre estomac.
C’est d’ailleurs cette rupture que revendique l’Art contemporain.
Marcel Duchamp parle de la fin de l’Art rétinien. Et effectivement,
une pissotière ou tout autre objet issu de la société de consommation entretien
avec nous un rapport rétinien identique, qu’il se trouve dans un magasin, dans des toilettes publiques ou dans un Musée et ce, en fonction de l’éclairage de chacun de ces lieux. La nouvelle dimension que prend cet objet est d’ordre culturel car
c’est notre vision intérieure, intellectuelle, symbolique, réfléchie et donc replacée
dans son contexte historique qui nous montre une transgression dans son déplacement d’un lieu à un autre et non plus une sensation et c’est cette transgression
que l’on appelle désormais Art. Ce n’est plus le sens de la vue qui doit être sollicité
mais le sens commun qui doit être bousculé.
Nous ne sommes plus dans l’extase charnel mais dans la réflexion symbolique
devant nos mêmes écrans ou presque.
Jean-Yves
11 février 2021
SEANCE DU 2 FEVRIER ATELIER DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT
SEANCE ATELIER DESSIN DU JEUDI 4FEVRIER AVEC JEAN YVES
Le social et le dessin.
Le social: « Relatif à un groupe d'individus (êtres humains) considéré comme un tout (société),
et aux rapports de ces individus entre eux. »
Et si le tableau en lui même représentait un monde fini, déterminé par son cadre,
à l’intérieur duquel une humanité s’agitait désespérément..?
Si la feuille de papier proposée aux enfants leur permet d’imaginer ce monde en proposant
leur simple vision de celui ci, cela oblige les adultes que nous sommes à tenter de proposer
à notre tour, un monde cohérent.
Il est sans doute plus aisé de se laisser aller à la représentation d’un monde qui n’a justement
plus grand chose de cohérent afin d’être un « artiste » bien ancré dans son époque plutôt que d’oser,
de tenter de faire une proposition pleine d’espoir d’un futur monde peut-être plus équilibré et plus serein.
« Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous » nous dit Gandhi.
Et si, plutôt que d’installer dans les classes, de beaux écrans géants d’où jaillirait désormais
la lumière divine du savoir, nous nous contentions d’offrir aux enfants une simple feuille de papier
sortie de l’imprimante de l’école et un bout de bois calciné ou un crayon mine de plomb,
nous observerions en premier lieu que ce que la feuille leur renverra, c’est ce que qu’ils auront donné.
La politique de l’offre et du remplissage, voir même désormais du gavage systématique des cerveaux
apporte-t-elle aux jeunes la garantie d’un monde meilleur…?
Lorsqu’un enfant comprend que le don qu’il fait en dessinant sur sa feuille lui renvoie de lui même
une image toujours surprenante, enrichissante et même parfois positive , il a tout de suite une nette tendance
à procéder de la même manière envers les autres enfants et créer ainsi une relation apaisée face au monde.
Une relation posée sur le don pour « être » et non sur l’ »avoir » pour posséder.
Tout cela ne fonctionne que si il n’y a pas d’enjeu autre que de dessiner librement.
Les adultes qui encadrent cet enfant sont là avant tout pour que l’image de lui que renverra son dessin,
soit bénéfique à son épanouissement et soit un facteur d’élévation pour lui. Un encouragement.
A l’inverse, lorsque tout savoir qui lui est attribué ne peut provenir que de l’extérieur et lui ai donc imposé
comme étant un fait, qu’il le comprenne ou non, la relation face à lui même s’évapore et ce flou qui demeure,
guidera sa relation aux autres dans un esprit de comparaison sans autre repère possible.
J’ai eu cette chance de travailler avec des enfants durant de nombreuses années et j’ai souvenir de l’un d’entre eux, désigné comme « mauvais élève » aussi bien de la part de ses enseignants
(ce qu’il était au vue de ces notes) que de ses camarades qui se moquaient souvent de lui.
Sauf qu’un jour, son dessin fut, à l’unanimité, de la part des autres élèves comme de la part de l’équipe pédagogique, posé en exemple pour sa compréhension du sujet et la qualité de sa représentation.
Dès lors, ses notes à l’école s’améliorèrent tout comme ses rapports avec ses camarades de classe.
Si imaginer, c’est mettre en image, que penser d’un enfant qui joue sur une console de jeux
où son unique objectif sera de gagner des points, d’aller plus loin ou plus vite dans ce jeu, ou pire,
de tuer tous ses « adversaires » et de les dépouiller de leurs avoirs. Tout cela dans une immédiateté
qui stimule bien davantage ses réflexes que sa réflexion.
Quelle est sa part de don, que lui reste-il vraiment à offrir face à un jeu ou tout est fatalement prédéterminé
à l’avance par les concepteurs…?
En apprenant et en transmettant les règles élémentaires qui régissent un dessin, nous apprenons aux enfants,
non pas à s’armer pour affronter un monde difficile ou hostile, mais à faire un don pour que ce monde soit meilleur.
Jean-Yves
4 février 2021
SEANCE DU 28 JANVIER ATELIER DESSIN DU JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES
SEANCE DU 26 JANVIER ATELIER DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT
SEANCE DU 21 JANVIER ATELIER DU DESSIN DU JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES
SEANCE DU 12 JANVIER ATELIER DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT
SEANCE ATELIER DESSIN DU JEUDI AVEC DELPHINE
Bonjour Fanny
Voici la demande que je viens d’envoyer aux élèves sur le groupe. J’envoie ensuite la pièce jointe.
Hello les petites mains créatives
Voici les gammes de la semaine
Dessiner des mains et plus précisément avec l’accroche du poignet
Il y a pleins d’exemples mais je vous propose celui de Nicolas de Largiliere plein de douceur et de mouvement.
À très vite pour une seconde proposition
Delphine
https://images.app.goo.gl/VizjPC6k4ghrC73z5
.
La semaine prochaine je ne sais pas encore si je pourrais faire une permanence. Je vous donne vite une réponse.
Deux autres propositions :
Illustrer un poème. De votre choix, technique et support libres. Et l’entrelacs, le croisement. À vous de chercher une façon de le représenter. Matières qui se croisent, formes qui s’entrecroisent, qui s’imbriquent les unes dans les autres.
En dessin, en collage..
..
À très vite
Delphine
SEANCE DU 5 JANVIER ATELIER DESSIN DU MARDI ADULTES AVEC LAURENT
SEANCE DU 14 JANVIER ATELIER DESSIN DU JEUDI SOIR AVEC JEAN YVES
Bonjour à tous,
Je vous souhaite une bonne année 2021 même si celle ci ne nous permet pas encore de nous retrouver dans l’atelier.
Pour vous distraire et vous encourager, je reprends donc chaque semaine, l’envoie d’un texte offrant des possibilités de sujets à pratiquer et à suivre.
Prenez soin de vous et dans l’espoir de reprendre les cours bientôt.
Cordialement.
Jean-Yves
La trame.
La trame peut constituer un jeu graphique fort intéressant dans le cadre d’un dessin ou d’une peinture en faisant toutefois attention de ne pas tomber dans un effet purement décoratif.
Mais voyons tout d’abord quelle définition nous en donne le dictionnaire.
« Ensemble des fils tendus sur le métier à tisser et passant transversalement entre les fils de la chaîne, pour constituer un tissu. »
« Éléments qui constituent la charpente ou la partie résistante d'un tissu. »
« Ce qui constitue le fond sur lequel se détachent des événements marquants : La trame d'un récit. »
« Maillage, quadrillage d'un plan d'architecture ou d'urbanisme. »
« Ensemble des lignes horizontales explorées au cours d'un balayage vertical unique d'une image de télévision. (Dans les systèmes actuels, pour éviter le papillotement, chaque image comprend deux trames, l'une pour les lignes paires, l'autre pour les lignes impaires.) »
Maillage et quadrillage donne l’idée de quelque chose qui se répète de façon continue et sous une même forme.
Comme bien souvent, ces formes sont issues de la géométrie, le carré (l’enchevêtrement des fils horizontaux et verticaux pour un tissu), le cercle (comme l’on peut en voir sur un toit de tuiles arrondies) ou encore la géométrie triangulaire.
Nous pouvons tenter de chercher autour de nous les éléments susceptibles d’offrir ces répétitions dans lesquelles des trames pourraient apparaitre mais nous pouvons aussi jouer à en inventer.
Parmi celles qui nous entourent dans la nature, nous pourrions citer les verticales qu’offrent des arbres dans leurs alternances avec les vides entre chacun d’eux ou encore de plus petites comme les tiges de plantes diverses. L’irrégularité que nous offre la nature peut rendre plus délicat le fait de voir les trames plutôt que les éléments en eux même, aussi faut-il favoriser une vue d’ensemble.
Dans les constructions humaines en revanche, les répétitions étant plus régulières et donc plus apparentes, l’oeil parvient à identifier les effets de tramage un peu plus facilement.
Les verticales dans un radiateur ou la répétition qu’offre un rayonnage de livres ou encore les grilles entourant une maison ou un parc. La trame d’un papier apparait également lors d’un crayonné léger et à la condition de ne pas procéder à son estompage avec le doigt, un chiffon ou un crayon à estompe. Je joins quelques dessins de Georges Seurat à titre d’exemple.
Les crans d’aérations dans un volet, les briques d’un mur ou les motifs d’un papier peint.
Au delà de l’observation et donc plutôt dans le cadre de l’invention de celles ci, si les formes géométriques basiques sont un terrain de jeu propice, il nous faudra jouer également sur différentes tailles ou proportions. La même trame peut revenir sur plusieurs échelles différentes, petite, moyenne et grande, permettant ainsi à l’oeil de ne pas se lasser et de rythmer la surface.
Dans l’histoire de la peinture, même si l’on peut parfois observer l’utilisation des trames par les artistes, l’un d’entre eux les a particulièrement mis à l’honneur en les exploitant d’une manière qui finit par être presque obsessionnel. A force de les chercher partout autour de lui et de les mettre en évidence, le spectateur ne voit plus qu’un enchevêtrement de trames qui mobilise toute son attention.
Jean Edouard Vuillard (1868-1940), membre fondateur du mouvement des Nabis a beaucoup appuyé sa création sur l’observation des trames.
Dans un autre registre, les pointillistes ont aussi utilisé le point comme trame de leur technique.
Et vous, quelles trames voyez vous ou auriez vous envie d’inventer…?
Faites m’en part et je serai heureux de vous donner mon avis.
Jean-Yves
14 Janvier 2021
Jean Edouard Vuillard
Nabi
Pointillisme
Dessins de Seurat
SEANCE 4 ATELIER DESSIN DU JEUDI AVEC JEAN YVES
Seance Atelier dessin du mardi Laurent
L’écrire en dessin et en peinture.
Lorsque l’on parle d’écriture en dessin et en peinture, nous ne sommes plus dans l’alphabet à reproduire
avec exactitude entre les lignes du cahier.
Cependant, le principe d’imitation de la forme à reproduire reste le même.
Chaque petit signe alphabétique possède une forme identifiable.
La taille des petits ronds formant le « a » le « o » mais aussi le « d » ou encore le « q » et le « g ».
Le « c » est amputé d’une partie du cercle.
Le « e » également.
Au delà des ronds, « les fins de lettres » comme ce que l’on accroche au « a » pour qu’il soit différent du « o «
ou sur un « p », ce petit retour qui permet d’y accrocher la lettre suivante.
Viennent ensuite les verticales qui s’élèvent parfois au dessus ou en dessous de la lettre.
J’ai sans doute omis quelques détails mais je voulais démontrer à quel point nous ne prêtons plus vraiment
attention à tous ces paramètres sauf à pouvoir nous relire et être certain que notre lecteur parviendra
à nous comprendre.
Nous avons donc intégré une fois pour toute (et par mimétisme) les formes de ces symboles
afin d’échanger nos idées et points de vue en utilisant les mots de l’alphabet qui désormais se font presque
tout seul sous notre plume.
Mais comment faire comprendre par le dessin qu’il s’agit d’un toit.?
Deux obliques symétrique formant un angle suffiront elles….?
N’y verra-t-on pas une montagne plutôt qu’un toit.?
Il est intéressant de constater que l’angle des toits est différent d’une région à une autre.
Plus aigu en Alsace, il s’aplatit sérieusement en Provence.
La maison bretonne offre un angle parfois presque droit.
Même chose pour la montagne qui offre une multitude d’angles depuis les premiers reliefs jusqu’au pics les plus pointus.
Mais sans avoir eu à changer de région.
Un objet retient particulièrement mon attention. Il s’agit du seau.
Celui le plus usité propose un angle précis qui le rend identifiable comme une lettre de l’alphabet.
On comprend dès lors que pour bien dessiner un seau, la première de chose à faire consiste à bien imité l’angle
qu’il nous propose.
Quelques degrés de différence et votre spectateur n’y verra plus un seau, même si vous avez mis une poignée,
un rebord ou quelque autre détail insignifiant.
La direction des traits dans l’espace est plus importante que l’idée d’un seau pour le représenter.
Tous les objets ne sont identifiables que par leurs formes et ces formes sont à imiter avec précision et
doivent donc être observés attentivement.
La bouteille est déjà un objet un peu plus complexe et offre, comme les toits, des formes variées.
Les vins de Bordeaux et ceux de Bourgogne ont choisis des modèles de bouteilles différents.
Pour nous, le mot bouteille s’écrit de plusieurs manières différentes.
Une fois passée cette compréhension de la forme des objets fabriqués par l’homme, il faut maintenant considérer ce que propose la nature.
Et là, c’est bien plus complexe. Bien plus surprenant.
C’est l’ordre d’un désordre qu’il s’agit d’imiter. Notre main se doit d’être souple,
les rythmes surtout pas mécaniques car même les répétitions (la même feuille ou le même arbre) ne le sont pas.
Le corps humain également n’a rien de mécanique dans son observation en dehors d’une symétrie existante
mais qui se propose rarement à nos yeux ou notre point de vue plus exactement.
L’écriture du corps passe par une souplesse, une ondulation proche d’une lente vibration.
A nouveau ici nous comprenons l’importance de l’observation.
Elle seule nous donne ce pouvoir d’imitation et de retranscription des formes.
Elle seule nous garanti de remplir nos imaginaires.
A nous ensuite, si nous le souhaitons, de mélanger et d’inventer d’autres formes à partir de ce vocabulaire.
Mais on ne peut pas se passer de vocabulaire pour s’exprimer.
Nos images intérieures nous sont utiles et nous permettent de visualiser un petit peu ce que nous avons vu.
Nos esprits projettent une image assez nette et pourtant elle ne ressemble pas à ce que l’on dessine.
C’est avant tout parce que le vocabulaire nous manque.
Le vocabulaire des formes de la nature est presque sans limite.
Des millier d’espèces de plantes et tout autant chez les animaux.
Des ressemblances mais aussi parfois de subtiles différences que notre oeil finira par percevoir
si il prend ce temps d’absorption nécessaire et qu’il met son observation à l’épreuve sur la feuille ou la toile.
Dessiner ou peindre debout permet à tout le corps d’entrer plus facilement en résonance
lorsque l’on essaie d’imiter un objet avec un geste. On imite la forme par un geste que l’on peut répéter plusieurs fois avant de se décider à le déposer sur la surface.
Mais c’est en grand caractères que nous écrivons cet alphabet des formes, nous nous familiarisons avec lui et l’intégrons peu à peu en nous.
Et vous, quelles écritures voyez vous autour de vous….?
C’est avec plaisir que vous pouvez les relever et me les envoyer, je me ferai un plaisir de vous donner mon avis.
19 novembre 2020.
Seance Atelier dessin du jeudi soir avec Jean Yves
Une histoire d’Amour…pour les peintres…!
Il est un fait que tout le monde reconnait, il nous faut des yeux pour voir.
Mais ceux ci suffisent-ils…?
Avoir une bonne vue est-t-il suffisant..?
Car encore faut-il qu’il y est quelque chose à voir pour le regarder.
Mais ceci suffira-il également…?
Deux phénomènes distincts et apparemment opposés, sont à l’oeuvre pour qu’enfin nous puissions contempler et satisfaire nos yeux.
Sans doute parce que j’aime la peinture, j’ai envie d’y voir une belle histoire d’Amour à raconter.
Le tout premier des deux phénomènes traverse l’espace sans laisser aucune trace et l’on ne peut donc ni le saisir, ni l’attraper pour le capturer puisqu’il est invisible à l’oeil nu. Nous ne savons pas où il se trouve et il est en même temps partout.
Sauf que pour se révéler, il aura grand besoin de son opposé et donc du second phénomène qui lui, ne peut exister et devenir visible au regard du spectateur, que si le premier est présent
Le second phénomène peut donc être présent sans que nous le sachions mais absent également sans que nous le sachions tant qu’il n’a pas rencontré son opposé lui aussi.
Car nous sommes bien d’accord que le seul endroit sans aucune matière, aucune particules aussi petite soit-elle, c’est dans l’espace interstellaire et non sur terre ou l’atmosphère joue bien évidemment un rôle magnifique pour les peintres.
Les voici enchainés l’un à l’autre pour le meilleur et pour le pire.
Que l’un des deux disparaisse et le peintre ou le dessinateur est face au néant.
Plus rien à voir. Un seul d’entre eux absent et il ne reste plus rien.
Comment dès lors, ne pas prendre conscience que si un jour, ce fragile Amour entre eux deux devait cesser, nous serions tous plonger dans le noir le plus absolu…?
Comment ne pas être sensible à cette union qui est une source d’inspiration infinie…?
Comment se dire peintre et ne pas se donner la peine d’observer avec attention ce jeu délicat, complexe et toujours surprenant que ces deux là se livrent constamment autour de nous…?
Il est temps non seulement d’observer mais aussi de noter le fruit de nos observations. Regarder, voir et tenter de comprendre leurs jeux et leurs rôles spécifiques.
Etre à l’affut de leurs moindres désaccords et ressentir avec émerveillement lorsqu’ils unissent leurs forces pour mieux nous éblouir.
Fêter cette union sans donner de place à l’un plus qu’à l’autre, toujours rester équitable. Ne voir que ce que l’un apporte à l’autre mais aussi leurs cachoteries qui nous place dans l’incertitude.
C’est souvent d’ailleurs dans ces instants rares qu’eux même nous désorientent, tentent de nous perdre tout en nous faisant rêver puisque nous ne traçons que l’impression de ce que nous avons cru comprendre. C’est dans cet entre deux, la certitude d’avoir un doute, que nous inviterons le spectateur à faire un effort pour retrouver ce que nous sommes venu lui montrer. A son tour d’observer, à nous de le faire travailler afin qu’il ne se contente pas toujours de reconnaitre dans l’évidence mais qu’il soit heureux d’avoir fait cet effort pour saisir ce que nous sommes venus lui dévoiler.
Lumière et matière s’aiment bien malgré eux et si ils ne le savent pas encore, c’est le rôle du peintre que de vite le leur faire savoir et de célébrer cette union dans toute sa diversité et pour la plus grande joie des spectateurs. C’est aux peintres de capturer ces instants d’intensité.
La lumière inonde toutes les matières de la même façon, répandant ainsi l’harmonie et chaque matière fait résonner cette lumière à sa manière, la répercute comme pour s’en défendre, pour ne pas se laisser envahir ou simplement la partager avec ses voisines en lui prenant un peu de son intensité au passage.
Et que dire des transparences subtiles et si nombreuses, des contrejours intriguant ou encore des noirs de Soulages. Comment dès lors ne pas sentir cette différence frappante d’un même tissu qui n’est pas encore parfaitement blanc en pleine lumière et malgré tout encore si lumineux dans l’absence de celle ci. Et ce ciel, bleu ou flamboyant parce que chargé de particules, cet atmosphère sans qui ce ciel serait d’un noir encore plus profond que le « Vantablack » d’Anish Kapoor.
Tant que ces deux amants jouent du matin au soir et même la nuit grâce à la fée électricité, le peintre restera toujours joyeux et inspiré tout comme le spectateur sera ravi de mener son enquête sur la toile.
Et vous, que voyez vous de cet Amour devant vos yeux…?
Est-il temps de faire la noce…?
Jean-Yves
26 novembre 2020
Seance Atelier du dessin du jeudi soir avec Jean Yves
Seance atelier dessin du jeudi apres midi
Hello à tous
Voici un nouveau sujet qui j’espère va vous inspirer. Au regard de vos différents envois et des matins brumeux je vous propose de travailler le brouillard. La disparition ou l’apparition des formes.
Fusain, acrylique, pastels, crayon blanc sur support noir, crayons de couleurs ( en superposant les trames)....À vous de voir comment vous pouvez traiter ce sujet.
Ci-joint aussi d’autres poses assises toujours issues du roman graphique et une image de pénombre.
Je vous souhaite une excellente semaine😊
Delphine
Le trait
Si nous avons vu ce rôle négatif que pouvait avoir le trait dans les notions de passages, celui ci n’en demeure pas moins d’une importance capitale.
Le dessin, c’est avant tout le trait.
Tout prend naissance avec lui et c’est donc l’occasion d’en étudier différentes fonctions.
La première de ces fonctions est d’entrer en contact avec l’espace de création. Avant même de « dessiner » quoi que ce soit, juste tenter d’approcher et de structurer notre surface dans le choix que nous avons fait de devoir y déposer un certain nombre d’éléments visuels. C’est un espace à déterminer dont il faut surveiller les impacts qu’auront nos tracés en tant que simples traits et non en tant qu’objet reconnaissable au fur et à mesure sur la surface.
En effet, tout trait posé sur le papier modifie inévitablement l’équilibre qui régnait précédemment dans ce cadre.
Des traits qui fabriquent des lignes imaginaires entre les éléments et qui n’ont pas de fonction figurative mais qui au contraire forment la part abstraite et constructive nécessaires à toute oeuvre figurative de qualité.
Ne pas dessiner les éléments mais juste envisager leurs différentes places dans un espace donné et limité de fait. (Car le dessin, contrairement à la sculpture, se conçoit dans un espace limité par un cadre). Qu’il s’agisse d’une grotte, d’un timbre poste, d’un mur mis à disposition, d’une feuille de papier ou d’un tableau, l’espace est « par avance » parfaitement déterminé et connu.
C’est un peu comme si, plus l’espace était déterminé, plus il nous fallait ne pas déterminer trop vite les emplacements des objets afin de toujours pouvoir affiner leurs rapports dans l’équilibre général de cet espace. Si il est facile de recadrer un dessin en éliminant des parties peu pertinentes, il est plus compliqué de découper le châssis d’une toile et de retendre celle ci d’une façon convaincante pour en modifier le cadrage. Il nous faut anticiper l’espace par notre imaginaire et le rendre concret par le trait.
Un trait léger donc, qui pourra être effacé facilement ou simplement supplanté par un autre trait légèrement plus accentué.
J’insiste sur cette première phase de construction de l’espace car une fois le dessin bien plus engagé, il ne sera plus guère possible de revenir en arrière. Il s’agit de la composition, de l’équilibre des forces et des tensions à venir d’ou le fait de surveiller le coté abstrait bien plus que le coté figuratif.
C’est à force d’affiner, d’aller peu à peu vers chaque objet tout en le structurant lui même comme étant un ensemble, et toujours dans cette notion d’équilibre global et d’impact sur la surface entière, que le dessin apparait alors. L’objet, malgré sa singularité et son autonomie, est relié dans tous ses traits qui le composent, avec l’ensemble du cadre et avec tous les autres éléments et non tout seul parmi d’autres et perdu dans l’espace. Ce qui relie tout ce petit monde dans le cadre unique de la feuille, c’est le trait. Ce qui permet cette lente construction afin de respecter chaque élément pour qu’il rayonne pleinement dans la surface, c’est toujours le trait. Tout part du trait et c’est la raison pour laquelle le dessin demeure la base de toute création.
Si la première fonction du trait consiste à construire notre espace, sa seconde fonction est de l’ordre du sensible.
Sa qualité vibratoire et bientôt ce que l’on appellera le style ou la « facture » d’un artiste, son écriture reconnaissable entre toutes.
Si nous ne connaissons pas à l’avance notre propre style et que nous savons que celui ci mettra des années avant d’éclore de façon naturelle, il s’agit alors d’expérimenter des manières diverses pour le stimuler et d’en constater les effets sur la surface. Mais nous pouvons également étudier et copier les grands Maitres afin de déceler leurs variétés d’écritures. C’est en examinant ces Maitres que nous constaterons que le trait est multiple et infini car il en existe autant de sortes que d’individus.
Essayer également des outils différents comme la plume, le stylo ou la pierre noire et d’autres encore comme le calam ou la sanguine nous oblige à un comportement différent qui forme notre sensibilité.
L’idée est de nous sortir de l’écriture de l’alphabet scolaire et d’une maitrise froide afin que justement notre trait devienne un outil de pure sensibilité au delà de ce qu’il cherche à représenter. Il ne s’agit donc pas non plus du trait que nous pouvons trouver dans le dessin technique et industriel qui, lui, a été remplacé par le trait numérique.
Le trait de l’écriture conventionnelle de l’alphabet reste malgré tout un élément encore vivant, contenant notre part d’humanité et quelque part, notre style, mais dans un domaine réservé et surtout dans un espace beaucoup plus contraint. Nous pouvons reprendre chez celui ci, ses pleins et ses déliés mais à une autre échelle, celle d’une dimension qui intègre le corps entier cette fois ci.
Il faut aussi penser la notion de rapidité que ne pouvons qu’imaginer à la lecture d’un dessin ou d’un tableau.
Un tracé lent ou énergique et rapide ne produira pas le même effet dans le regard du spectateur et il nous faut en être conscient au delà du fait de simplement faire un « beau dessin ».
Bien souvent d’ailleurs, le spectateur n’est pas ému par ce que nous pensions et le trait concours à son émotion plus que nous ne l’aurions pensé.
Enfin, ce que nous appelons un trait libre.
Un trait qui sait où il va mais qui ne donne pas l’impression d’être dirigé. Un élan, une fluidité sans faille ou au contraire vibratoire tout en épousant la forme qu’il cherche à représenter. Un trait potentiellement énergique mais jamais nerveux. Ou bien encore, des traits désordonnés pour alimenter une confusion.
Et vous, quel est votre trait, quels sont vos traits…?
Jean-Yves
17 décembre 2020
SEANCE ATELIER DESSIN DU MARDI AVEC LAURENT